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Tadjikistan : la future superpuissance mondiale
Tadjikistan : la future superpuissance mondiale
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7 mai 2007

Guides de survie : Les autorités

Héritage du système soviétique oblige, l’administration (et les autorités de manière plus générale) est lourde, voire très lourde en plus d’être lente et incompétente. Certes, on pourrait se demander si cela est vraiment du à l’héritage soviétique puisque, aux dernières nouvelles, la France n’a jamais fait partie de l’URSS et pourtant son administration n’est guère plus rapide. L’élément qui différencie notre chère administration des autorités tadjikes, en tout cas pour le moment, c’est la corruption. Je vous propose un rapide tour de la question à partir de mon expérience personnelle avec ce que j’appelle « les autorités » (que ce soit la police, les responsables gouvernementaux, l’administration, etc.) ainsi que les expériences personnelles de personnes avec qui j’ai pu discuter.

Sommaire :

  1. Les administrations
  2. La police

1- Les administrations

  • A l'aéroport

C’est, bien évidemment, le premier endroit du Tadjikistan que l’on foulera et c’est donc là que le touriste lambda (sisi, il paraît que certains s’égarent par ici de temps à autres) ou l’homme d’affaire fraîchement débarqué fera son « baptême de l’administration ». En effet, comment éviter d’avoir affaire aux autorités quand 90% des nouveaux venus n’ont pas encore de visa parce que les représentations tadjikes dans le monde ne pullulent pas ? Rassuré par les témoignages divers et variés recueillis un peu partout, l’occidental moyen (j’imagine que c’est à peu près pareil pour les orientaux, les méridionaux et les septentrionaux, mais on va simplifier en parlant des occidentaux) arrive à l’aéroport sans trop d’angoisse : oui, il va pouvoir obtenir son visa sur place.

Ce que l’occidental moyen ne sait pas (ou sait sans avoir mesuré toute la portée de la chose), c’est qu’il va arriver à l’aéroport de Dushanbe en plein milieu de la nuit (aux alentours de 3h pour les plus chanceux qui n’auront pas eu de retard au décollage pour cause de manque d’organisation/discipline de la part de la majorité des passagers, sinon vers 4h voire 4h30), qu’il va donc être très fatigué et beaucoup moins vif/alerte/réactif que d’habitude. Cela va déjà lui prendre 10 bonnes minutes pour digérer l’information suivante : oui, l’endroit minuscule où s’entassent plein de gens, 4 cabines avec tourniquets et deux trois garde-frontières, c’est bien le hall d’arrivée de l’aéroport international de Dushanbe et non pas juste une salle d’attente ou de transit.

Notre occidental moyen, qui peine à garder ses yeux ouverts, se demande alors ce qu’il est censé faire pour obtenir son visa. Il a beau scruter les environs, il ne voit aucune pancarte « Visa ». Il y’a bien une sorte de petite table avec des papiers dessus. Il s’approche donc des papiers, mais cela ne l’avance pas beaucoup tout est en cyrillique (tadjik ou russe). Il regarde autour de lui, mais les étrangers sont en extrême minorité, donc l’occidental moyen se dit que ça ne lui servira à rien de « faire comme les autres » et suivre la foule, puisque la foule n’a certainement pas besoin de visa…

Alors, il s’assoit dans un coin et observe un moment : il y a un gros embouteillage qui se forme aux alentours des tourniquets (apparemment, les voyageurs n’ont pas encore compris qu’on pouvait faire la queue et que ce n’était pas dramatique si on n’était pas le premier à passer le fameux tourniquet). Il y’a également une minuscule salle attenante, que notre occidental moyen prend pour des toilettes, en raison de la taille de la chose, de l’odeur qui s’en dégage et du va-et-vient des passagers. Sauf que, en regardant de plus près, notre occidental fatigué se rend compte que beaucoup de personnes entrant ou sortant de ladite pièce sont des étrangers. Alors il se lève et s’approche prudemment de la pièce qui, en fait, ne sont pas des toilettes mais l’endroit où l’on obtient son fameux visa.

Nous sommes à l’aéroport international de Dushanbe, il est donc hors de question d’imaginer qu’un système efficace de délivrance de visa (ne parlons même pas de système automatisé) soit mis en place. Au fond de la minuscule petite pièce, une table avec deux chaises sur lesquelles sont assis deux officiers en uniforme. Sur la table, un classeur, une sorte de tiroir caisse et un tas de visas non remplis. Devant la table, une grosse masse humaine. Finalement, il n’y a pas que les locaux qui ne savent pas faire la queue et qui n’ont pas compris que ce n’était pas dramatique d’obtenir son visa à 4h10 ou à 4h50, car, au point où on en est, la nuit est fichue puisque le jour est déjà levé.

L’officier en charge des visas prend le passeport des personnes les unes après les autres, essaie de déchiffrer le nom de la personne (c’est pas son alphabet maternel, faut lui pardonner), prend également la précieuse lettre d’invitation que le prétendant au visa se sera fait envoyer par une quelconque organisation/personne, cherche dans le gros classeur le double de cette lettre d’invitation (que la « quelconque organisation/personne » aura pris soin d’envoyer avant l’arrivée de l’occidental moyen) afin de comparer les deux. Sauf qu’on dirait qu’ils n’ont pas encore mis au point de système cohérent de recherche. Les lettres d’invitation ne sont pas classées par ordre alphabétiques, ni par ordre chronologique. Je ne sais même pas si elles sont classées. Une fois que les deux lettres d’invitation ont été attentivement scrutées, l’officier en charge des visas reporte son attention sur le prétendant qui lui fait face. Il lui demande alors pourquoi il est ici (c’est écrit sur la lettre d’invitation, mais on ne sait jamais, peut-être que c’est un imposteur qui a volé le passeport, le visage et la lettre d’invitation de quelqu’un d’autre et tente d’entrer illégalement au Tadjikistan), combien de temps il va rester et deux trois autres trucs. Sauf que le monsieur chargé des visas ne parle pas anglais. Et que vous ne parlez pas un mot de russe (à part bonjour, s’il vous plait, merci et au revoir). Il faudra donc prier pour qu’un autre prétendant au visa parle anglais ET russe et se charge de la traduction. De toute façon, ce blabla ne sert pas à grand-chose (sauf à perdre du temps) car que vous répondiez que vous restez 1 mois, 6 mois ou 10 ans, vous ne pourrez obtenir qu’un visa d’un mois à l’aéroport, que vous devrez renouveler ensuite pour la durée nécessaire à votre séjour.

Satisfait de vos réponses, l’officier en charge des visas se met donc en tête de remplir le visa vierge. Il a toujours votre passeport entre les mains, votre lettre d’invitation qui mentionne votre identité, il sait très bien que vous ne parlez pas russe mais il vous demande quand même vos noms et prénoms. Fatiguée du voyage et lasse de cette lenteur administrative, vous répondez avec votre plus bel accent français afin que vos noms et prénoms soient totalement intranscriptibles en alphabet cyrillique et que l’officier soit obligé de lever les yeux vers vous avec un air ahuri voire dégoûté que vous puissiez avoir un nom et un prénom aussi barbare (pour lui). Il regarde donc de nouveau votre passeport et essaie de retranscrire au mieux vos nom et prénoms à partir de l’alphabet latin. Il termine en signant le tout d’une patte de mouche et vous réclame 66$. Bien sur, vous n’aviez pas pensé que vous deviez avancer les frais de votre visa et vous n’avez que des euros sur vous. Qu’à cela ne tienne, notre officier converti la somme en euro, puis recalcule ce qu’il doit vous rendre en dollars et en somoni aussi.

Vous avez enfin votre visa et vous passez facilement le tourniquet puisque depuis le temps, tous les locaux sont passés de l’autre côté depuis longtemps et il n’y a plus de file d’attente. Vous récupérez facilement votre valise (puisqu’il n’en reste plus beaucoup) et vous essayez de sortir. Mais il vous faudra d’abord passer votre valise aux rayons X, attendre trois plombes parce que les gardes auront décidé de fouiller minutieusement le bagage précédent le votre, donc ils auront arrêté la machine alors que votre valise était en plein milieu, donc vous êtes coincé tandis que les suivants contournent allègrement le point de contrôle et sortent au grand air (presque) en sifflotant.

Quand vous sortez, vous êtes heureux(se) de respirer enfin l’air tadjik mais ce que vous ne savez pas c’est que vous n’avez pas rempli de déclaration de douane, obligatoire en principe, car il n’y en avait plus.

  • Le Ministère des Affaires Etrangères

Difficile de les éviter, puisque c’est eux qui prolongeront (ou ne prolongeront pas d’ailleurs) votre visa d’un mois durement acquis à l’aéroport. Un mois, ça parait suffisant pour faire renouveler son visa. Pas au Tadjikistan. C’est même assez limite, voire trop court. Il faut d’abord faire enregistrer son visa. C’est très important car sans « registration », on aura du mal à quitter le pays, et on aura des problèmes lors de tous les contrôles policiers qui jalonneront notre séjour. Ensuite il faut déposer une demande de visa de 1, 3, 6 mois ou d’un an, et revenir quand on vous le dit. Sauf que quand vous revenez le jour dit, votre visa n’est pas fait et on vous dit de revenir le lendemain. Le lendemain, même topo. « Revenir demain », c’est la devise du MFA (mais des autres ministères aussi… c’est juste qu’en tant qu’étranger, on a plus affaire au MFA qu’aux autres, c’est tout). Et puis, quand vous commencez à vous inquiéter car il vous reste seulement une semaine avant que votre premier visa n’expire, ils vous disent subitement que votre dossier doit être refait car la photo ne va pas. Tout ça parce que la photo en question a été scannée à partir du passeport et imprimée en couleur sur du joli papier. La photo est peut-être de meilleure qualité qu’une photo faite dans un photomaton, mais c’est pas grave, on va faire une crise jusqu’à ce que l’occidental (en l’occurrence l’occidentale, parce que c’est moi) moyen apporte une photo sur laquelle il fait une tête sinistre (bien loin du sourire de la photo du passeport) mais faite par un photographe du coin, donc acceptée. Finalement, le visa sera délivré 2 jours avant la date d’expiration du premier.

Sauf que parfois, l’occidental n’est pas aussi chanceux. Et bien qu’il ait fait les démarches en temps voulu, les employés du MFA mettront tellement de temps que le visa ne pourra être renouvelé dans les temps. Et du coup, l’étranger se retrouvera en situation irrégulière (à cause de leur propre lenteur, mais ça ils s’en foutent). Et comme l’étranger sera en situation irrégulière, le MFA ne peut plus lui délivrer de visa, et l’étranger devra dégager vite fait. C’est arrivé deux fois d’affilée à un photographe français, qui soupçonne une volonté délibérée des autorités de le mettre en situation irrégulière pour lui faire savoir qu’il n’était pas le bienvenu. Car tout le monde sait que photographe = journaliste = contre le pouvoir en place = de mèche avec l’opposition (même si il n’y en a plus vraiment, sauf en prison) = soutenu par la CIA = révolutionnaire = dangereux = à virer le plus vite possible.

Et même quand la personne n’est pas photographe et souhaite juste aller passer un week-end à Khorog, dans les montagnes grandioses et inhospitalières des Pamir, le MFA trouve le moyen de mettre le bâton dans les roues. Pourquoi les Affaires Etrangères s’occuperaient de quelque chose qui concerne l’intérieur du pays ? Et bien tout simplement parce que Khorog est à la frontière avec l’Afghanistan et que la frontière avec l’Afghanistan est très sensible pour le gouvernement qui a décidé que tous les étrangers qui voulaient se rendre à moins de 25 km de ladite frontière, devaient avoir un permis spécial. Même ceux qui veulent se rendre à Murghab (qui n’est pas du tout à la frontière) doivent avoir un permis spécial GBAO (nom de la région des Pamir, autonome). Et c’est le MFA qui délivre ce permis, pour une durée limitée. Et rien ne leur fait plus plaisir que de délivrer finalement le précieux sésame deux jours après la date demandée. Faut dire que le processus de vérification est extrêmement long et fastidieux. Chaque ministère concerné vérifie que la personne qui fait la demande ne figure sur aucun fichier sensible des différents ministères. Donc la demande va d’abord au MFA qui regarde dans ses listes, puis quand c’est Ok, met un tampon et l’envoie au Ministère de l’Intérieur, qui fait pareil et qui l’envoie au Ministère de la Sécurité, qui fait pareil et qui l’envoie au Ministère de l’Agriculture (quoi ? on sait jamais !!), etc. Sauf que, et c’est là l’aspect fastidieux du travail, rien de tout ça n’est informatisé. Donc toutes les vérifications se font à la main à partir de listes papier. Les dossiers sont transmis par courrier (pas d’e-mail !) et donc mettent du temps à se déplacer d’un ministère à un autre…

  • Les moyens de pression

Les autorités aiment bien jouir de leur petit pouvoir sur le citoyen lambda, voire même sur les gouvernements étrangers, dont la France. Exemple pris au hasard. Le 14 juillet approchant, l’ambassade de France se demande où organiser les festivités. Pourquoi pas dans un café appelé « La Grande Dame », prisé des expatriés ? Sauf que voila, les relations entre l’ambassade et les autorités locales se tendent, et ces dernières décident de faire des travaux dans la rue où se trouve le fameux café. Mais quand on parle de travaux, ce sont de vrais travaux : la route est détruite dans son ensemble, les trottoirs avec, sur une bonne longueur de route. La rue est bien sur barrée aux abords du café et la situation traîne dans le temps. Finalement, l’ambassade devra renoncer à faire son 14 juillet à la Grande Dame et devra se rabattre ailleurs.

Mais les ennuis de la Grande Dame ne sont pas finis pour autant. Au milieu de l’été, les autorités locales découvrent qu’une partie du bâtiment (notamment une terrasse) a été construite sans permis de construire valable et exigent la destruction de l’ouvrage illégal. Le tout se fera au bulldozer de manière pas très douce.

Une histoire de ce type court également à propos de l’ambassade britannique. Les autorités prétendent que le mur de ladite ambassade est trop avancé par rapport au trottoir. Ils exigent que le mur soit détruit et reconstruit selon les normes. Sauf qu’il ne s’agit pas de n’importe quel mur : c’est un mur anti-bombes en matériaux super résistants répondant à tout un tas d’objectifs de sécurité. J’ai entendu cette histoire plusieurs fois, mais je ne sais pas s’il ne s’agit que d’une rumeur ou si c’est vraiment fondé.

2- La police

  • Les véhicules

Première chose à savoir : tout ce qui n’a pas de plaques rouges est susceptible d’être arrêté pour n’importe quelle raison (sisi, même les plaques jaunes, qui ne sont pas aussi intouchables que les rouges). Souvent il devra (ou sera fortement incité à) payer une « amende » sous des prétextes parfois très très très tirés par les cheveux. Ça peut être une voiture trop sale, ça peut être un grillage de feu, ça peut être un prétendu refus de s’arrêter lorsque ledit policier a agité son bâton rouge (pourquoi se serait-on arrêté 20 mètres plus loin alors ?), un défaut de papier, ou n’importe quelle raison inventée.

Quand on est étranger et qu’on se fait contrôler, il vaut mieux oublier qu’on parle un traître mot de russe. Ne pas chercher à faire des efforts pour communiquer ou pour aligner trois mots cohérents pour que ça forme un début de phrase. Sortez votre plus bel anglais, français (évitez l’allemand, il se peut que notre ami policier connaisse quelques rudiment dans cette langue) et répétez « je ne comprends pas » aussi longtemps qu’il le faut pour que le policier vous laisse partir et se mette à la recherche d’une proie plus lucrative.

  • Les personnes

Pour les personnes, les policiers contrôlent principalement les hommes, et surtout les étrangers. Parce qu’on a toujours plus de chance de trouver un quelconque défaut d’enregistrement, de visa ou autre sur un passeport étranger que sur une carte d’identité locale. Pourquoi plus les hommes que les femmes ? Là, j’en sais rien. Peut-être une manifestation de la galanterie tadjike qui est très présente il est vrai. Même si, être en compagnie d’un (ou de plusieurs) hommes est suffisant pour qu’une dievoushka (= une jeune fille, mais c’est valable pour une catégorie non négligeable de la population) se fasse contrôler aussi. C’est ce qui m’est arrivé au mois de novembre, même si je ne saurais dire si c’était la présence de deux garçons à mes côtés, l’heure tardive (genre 23h) ou l’état d’ébriété probable d’un des policiers qui s’acharnait à tout contrôler de mon passeport. Il a cherché la moindre faille sur mon passeport. Comme mon visa était en règle et que j’avais ma registration, il a examiné longuement ma photo pour voir si elle était toujours ressemblante. Comme tout était en règle, il a finit par laisser tomber, mais ce n’est pas toujours aussi facile.  

Autre type de contrôle, le contrôle d’identité chez soi. C’est très simple : 2 policiers frappent gentiment à votre porte, vous demandent vos papiers, notent où vous travaillez, combien de personnes vivent dans l’appartement, etc., et puis repartent. Sauf que ces policiers ne parlent pas anglais, et se pointent rarement aux heures « ouvrables ». La toute première fois, ce fut un matin de semaine normale, vers 8h du matin. Ça allait, ma voisine est sortie pour traduire ce qu’ils voulaient et ça s’est arrêté là. La deuxième fois, c’était également en semaine (un mercredi), sauf que cette fois il était 6h du matin et je dormais à poings fermés. Je leur ai ouvert en chemise de nuit, et après avoir contrôlé mes papiers, m’ont bien recommandé de ne jamais ouvrir aux inconnus. Qu’à cela ne tienne, la troisième fois, c’était au mois de novembre et il était 18h45, il faisait noir depuis longtemps et ma cage d’escalier n’était bien évidemment pas du tout éclairée. Appliquant les conseils des derniers policiers en date, j’ai fait la morte. Sauf que ça n’a pas plu aux deux énergumènes qui ont fait le siège de mon appartement pendant un quart d’heure, jusqu’à ce que je leur ouvre (j’avais entre temps appelé un français au cas ou, car ils me faisaient peur ces deux zigotos). Interrogatoire plus long cette fois : ils ont demandé le nom et le numéro de téléphone de mon propriétaire, ainsi que d’autres détails. Bizarrement, eux ne m’ont pas recommandé de ne pas ouvrir aux inconnus…

 

Enfin, comme pour les véhicules, quand on se fait contrôler, oublier toute notion de russe. Et être patient. Parfois, les policiers sont « honnêtes ». Ils contrôlent le passeport, et voyant qu’il n’y a rien à redire, demandent carrément si la personne contrôlée (souvent un étranger) ne voudrait pas lui donner 10 somoni (parce que c’est son anniversaire, parce qu’il se marie la semaine prochaine, parce que son salaire est trop maigre, parce que c’est la fête nationale demain et qu’il aimerait bien aller boire une bière ou une vodka, etc.). C’est arrivé à Jonas la semaine avant qu’il parte. Il est resté un peu plus de 3 mois à Dushanbe, et il ne s’était jamais fait contrôler (quelle chance !) jusqu’à ce fameux jour où, en l’espace de 12h, il s’est fait contrôler 3 fois en 3 endroits différents de la ville…

 

  • Les autres fonctions

Parmi les autres fonctions du policier de base, on trouve, en vrac : l’interpellation des dievoushka (pas de manière systématique comme les gardes du palais présidentiel par exemple), la régulation du trafic (parfois à bon escient, parfois non), et le blocage de la route. Le blocage de la route peut se produire n’importe quand sans aucun préavis. C’est pourquoi il est important d’avoir un policier posté tous les 30 mètres pour que la communication (à coup de sifflet) se fasse à peu près comme il faut sur toute la Rudaki, sur le mode du téléphone arabe. Pourquoi bloquer la rue ? Parce que, de temps à autres, le président, les enfants du président, le maire de Dushanbe ou d’autres très très hautes huiles gouvernementales, peuvent avoir envie de sortir du palais présidentiel pour se rendre quelque part. Par sécurité, les voitures transportant ces éminents personnages (escortées de 3 ou 4 autres voitures aux vitres fumées en général) doivent rouler à fond sans s’arrêter, donc sans respecter feux, stops, priorités. C’est pourquoi parfois on entend des sifflets partout et tout véhicule (bus, trams, voitures) sur la Rudaki devra s’immobiliser immédiatement le temps que le convoi passe.

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