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Tadjikistan : la future superpuissance mondiale
Tadjikistan : la future superpuissance mondiale
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23 juillet 2006

Deuxième rando (et surement la dernière)

6h : le réveil sonne. Fraîche comme un gardon (ça change agréablement du « Fatiguée comme tous les matins, je décolle mes paupières comme je peux », non ?), je me prépare pour la longue journée d'aujourd'hui. Et oui, masochiste jusqu'au bout des ongles, j'ai décidé d'infliger une torture supplémentaire à mon corps en allant faire une randonnée de type « medium to difficult ». Pour cela, il faut préparer un solide pique nique : salade de riz, quelques fruits, des abricots secs et, comme j'ai le temps, les ingrédients et l'envie, des crêpes.

7h : départ de la maison, mon sac à dos bien accroché et ma casquette sur la tête (autant se mettre tout de suite en conditions). Je parcours les... euh... nombreux kilomètres qui me séparent du point de rendez vous tandis que la température augmente.

8h : j'arrive au point de rendez vous. Pas mal de personnes sont déjà là, mais il y'a quand même des retardataires, bien que Goulya ait bien spécifié qu'il était important d'être à l'heure ce matin (mais bon, il faut bien des chieurs dans la vie, non ?).

8h20 : départ pour de vrai. On s'entasse comme on peut dans un vieux fourgon blanc et c'est parti pour environ 2h30 de route. Enfin, ça c'est la théorie... Car en pratique, nous devons faire une halte à Varzob (un village au nord de Dushanbe) car il nous manque deux passagers qui ont carrément loupé le rendez vous. Au bout d'une dizaine de minutes, les deux iraniens arrivent et on peut repartir. Le reste du trajet aurait pu se passer sans encombres, mais ça aurait été ennuyeux à raconter. Donc juste pour faire durer le suspense de ce journal, nous avons été arrêtés par la police (c'est classique) pas loin du tunnel d'Anzob qui, une fois terminé et ouvert à la circulation, permettra de relier Dushanbe a Khujand (la ville du nord) tout au long de l'année et plus seulement quand il fait beau et chaud.

On repart de nouveau quelques dizaines de minutes plus tard et on attaque les montagnes pour de vrai. Le vieux fourgon peine dans les montées, le moteur fait de drôles de bruits, on s'arrête de temps en temps pour le refroidir avec de l'eau des fossés et puis c'est le drame. Au milieu d'une côte, le fourgon nous lâche et refuse d'avancer. Tout le monde descend (on sait jamais, peut-être qu'à vide ça ira mieux ?) et on grimpe la côte à pieds. On attend un long moment mais le fourgon n'a pas l'air d'être coopératif aujourd'hui. Alors on passe au plan B qui, s'il n'est jamais prévu à l'avance, est très souvent employé au Tadjikistan. On est tombé en panne près d'un village et il reste une vieille camionnette avec suffisamment de place à bord pour prendre le relais. L'intérieur est beaucoup plus spartiate, le plafond est trop bas et cet engin est vraiment vieux. Heureusement le chauffeur a la technique pour changer les viteses et pour maintenir le moteur en marche, même dans les côtes. Cahin-caha, nous arrivons à destination, il est 11h30.

Début de la randonnée. Je comprends rapidement ma douleur dans les premières pentes, et très vite je me place dans le groupes de « presque lents » (non parce qu'il y'a encore pire que nous !) en compagnie de Goulya et des deux iraniens, Moustapha et Pouriya qui vivent et travaillent en fait à Dubaï. On marche à notre rythme, on profite des paysages, on prend des photos, bref on passe un bon moment. On arrive au lac, point intermédiaire de la randonnée (3500 m d'altitude) et point d'arrivée des « medium » tandis que les « difficult » sont déjà repartis à l'assaut de l'objectif final, le col d'Anzob (3800 m).

Je manque faire une crise cardiaque quand je vois une araignée qui tente d'escalader mon pantalon. Résultat : la moitié de ma salade finit dans l'herbe et je passe pour une folle totalement hystérique auprès de mes compagnons. (Au fait, je ne veux plus JAMAIS entendre l'histoire comme quoi les araignées ne vivent pas au dessus de 800 m, ou même 1000m !!). Les iraniens ont emmené un melon espagnol (je comprends mieux pourquoi ils ont tellement souffert dans les montées...) qu'ils découpent avec une dextérité à faire pâlir les empotés congénitaux comme moi.

Le retour est crevant pour les jambes mais enrichissant sur le plan personnel. J'apprends tous les projets de construction prévus à Dubaï, que le chardon sert à repousser les énergies négative selon la philosophie du feng shui, que les présidents iraniens et afghans débarquent à Dushanbe mardi (ça va être sympathique la circulation...), que les voitures n'ont pas le droit d'être sales ou poussiéreuses à Dushanbe (sinon amende !) et qu'il y'a une montagne qui est appelée le rhinocéros car ça ressemble à un profil de rhino (mais alors seulement pour les personnes dotées d'une imagination fertile ou qui sont dans un état d'ébriété avancé).

Retour au point de départ : le fourgon n'est pas prêt à faire le trajet de montagne du retour et la camionnette de dépannage est repartie depuis belle lurette. Une seule solution : le superbe camion « à ciel ouvert » bleu ciel. Mais avant d'arriver à cette solution, une heure s'est écoulée. Entre temps, on a pu déguster une pastèque (dont la moitié a été donnée aux enfants du village car plus personne n'avait faim) et de prendre un coup de soleil supplémentaire... Puis on embarque. Le trajet est assez remuant, on se prend plein de poussière dans la tête mais on a une vue imprenable des paysages environnants. On finit par retrouver la « grande route », sorte de petite route de montagne aussi défoncée que les autres et qui, par souci d'économie sûrement, n'est goudronnée qu'en « pointillés » (500 m de goudron, puis 500 m de terre) sur une partie du trajet. On arrive finalement à Dushanbe vers 20h, je file directement à la maison, complètement crevée.

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