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Tadjikistan : la future superpuissance mondiale
Tadjikistan : la future superpuissance mondiale
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26 juillet 2006

Problèmes de communication...

Grande nouvelle : Juliette répond enfin a toutes les questions que je lui avais posées il y'a de cela belle lurette. Il était temps ! En même temps, elle avait quelques excuses. En approximativement 3 semaines, elle a eu le temps de : se marier, déménager d'Allemagne, emménager aux États-Unis et partir en vacances en Turquie. N'empêche que pendant ce temps, je me suis sentie toute misérable et abandonnée... (lol, j'exagère toujours un peu, faut pas faire attention). Les réponses de Juliette éclairent certains aspects obscurs du problème mais ne décoincent pas fondamentalement mon travail. Je ne suis toujours pas certaine d'arriver à une conclusion plus avancée que celle de Juliette car, Mukarrama me l'a confirmé, pas grand chose n'a bougé en un an et demi...

En parlant de Mukarrama d'ailleurs. Comme convenu, je l'appelle pour savoir comment se rendre à la table ronde sur les migrations irrégulières qui se déroule demain. C'est alors que je fais plus ample connaissance avec les lignes téléphoniques du coin. Appeler en interne, à l'OIM, c'est pas compliqué. Chaque bureau a son petit numéro et puis c'est bon. Par contre (ou en revanche, ainsi que tout bon prof de français un peu têtu sur les bords s'obstinerait à me reprendre), quand il faut sortir du cocon protecteur de l'organisation pour affronter la jungle des communications urbaines, c'est autre chose !!

Tout d'abord, faire le 9, pour accéder au réseau « normal ». Ou bien le 83, ou le 84 (ça dépend, parfois ils marchent tous, parfois il faut tomber sur le bon). Puis il faut attendre une nouvelle tonalité. Parfois elle vient, souvent elle vient pas. Ou alors pas du premier coup. Dans ce cas, il faut être bête et méchant (bête ça va, méchant, j'ai encore des progrès à faire) et recommencer jusqu'à ce que ça fonctionne. Une fois que la nouvelle tonalité résonne agréablement à vos oreilles, vous pouvez composer le numéro de votre correspondant.

Après une étude poussée de la question (statistiques à l'appui), j'en ai déduit qu'il fallait également composer le préfixe « 2 » avant le numéro en question. Là, soit vous avez de la chance et la ligne sonne jusqu'à ce que votre correspondant décroche, soit si vous avez moins de chance, la sonnerie s'interrompt sans aucune raison, ou alors votre correspondant décroche mais vous ne comprenez pas ce qu'il dit car votre ligne est « parasitée » par quelqu'un d'autre qui parle tadjik de manière très animée. Les jours où vous n'avez pas de chance, soit ça sonne occupé, soit une charmante voix pré-enregistrée vous indique en russe, tadjik, puis anglais que « le numéro que vous avez composé n'est pas en fonctionnement ».

Et quand, comme moi, c'est la première fois que vous expérimentez les télécommunications locales, tout ça vous arrive successivement. Du coup, il me faut pas loin de 20 minutes pour joindre quelqu'un a l'IRCLM. Il est désormais 17h et la standardiste m'annonce très aimablement que Mukarrama a fini sa journée (ah ben bravo ! Y'a que moi qui respecte quasi-scrupuleusement les office hours ici ?). bon ben tant pis, je rappellerai demain dès 8h30 en espérant avoir assez de temps pour me rendre jusqu'à ce lieu mystérieux...

Passage éclair à l'appart, petite douche (autant en profiter quand il y'a de l'eau) et hop, c'est reparti pour une exploration-découverte d'un coin de Dushanbe que je ne connais pas encore : Aini street. Et plus précisément, un endroit qui s'appelle le Sorbon et qui est sensé se trouver au numéro 9. Après environ 25 minutes de marche, me voici arrivée (après avoir un tout petit peu cherché, mais sans ça il n'y aurait eu aucune justification à l'emploi du terme « exploration »).

Ce soir, petit rendez-vous d'adieu (enfin, au revoir ça fait quand même moins tragique) : deux acted, Nicolas et Sébastien nous quittent après avoir terminé leur mission au Tadjikistan. Et tous les deux ont les yeux qui brillent d'une lueur un peu étrange dès qu'on prononce le mot « vacances ». Je m'aperçois rapidement que c'est un concept qu'il vaut mieux oublier quand on travaille dans cette ONG (aurais-je oublié de vous précisée qu'Acted est une ONG créée en 1993 dont l'acronyme veut dire Agence d'Aide à la Coopération Technique Et au Développement ?). A Acted, quand quelqu'un est en vacances, ça veut dire qu'il a le droit d'arriver à 10h le matin au lieu de 8h et qu'il n'est pas obligé de venir travailler le weekend.

Nicolas, basé a Garm (centre du pays) explique les différentes techniques de pêche ayant cours dans son coin : à la ligne, au filet, à la dynamite (?) ou au fil électrique. D'après lui, il suffit de deux cables électriques en partie dénudés, de s'approcher d'un endroit de la rivière où il y'a (potentiellement) du poisson, et d'électrocuter toute vie dans ce périmètre (tout en faisant gaffe de ne pas faire tremper ses manches en même temps). Les débats qui ont suivi n'ont pas permis de déterminer si Nicolas disait la vérité ou s'il nous racontait des conneries.

Imperceptiblement, les bières qui trônaient sur notre table sont remplacées par des bouteilles de vodka. Tradition des toasts oblige, les verres s'enchaînent. Ca faisait bien longtemps que je n'avais pas bu autant de vodka moi (j'étais devenue très sage en la matière). Connaissant mes limites, je reste néanmoins dans des doses plus que raisonnables. Faut pas non plus oublier que demain c'est jeudi et que j'ai déjà manqué un jour cette semaine !

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