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Tadjikistan : la future superpuissance mondiale
Tadjikistan : la future superpuissance mondiale
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27 juillet 2006

insomnies et table ronde...

Comme bien trop souvent ces derniers temps, bonne petite nuit presque blanche. Réveil à 4h00 pétantes. J'essaie vainement de me rendormir et voyant que ça ne marche pas, je m'énerve pour de bon et je me lève. Il est 5h20. Le soleil est en train de se lever, la rue est calme : j'ouvre la fenêtre et m'attelle à mon journal. Très peu de temps après, me voici dérangée par un « bzzzzzzzz » près de l'oreille gauche. Génial, un bon gros moustique vient d'envahir une fois de plus mon espace vital. Et vu la manière quasi gourmande qu'il a de me tourner autour, j'en déduis qu'il a faim et me considère comme un bon shashlik. Pas question que je me laisse dévorer sans réagir : la bagarre sera sanglante. Contrairement aux deux énergumènes précédents, celui-ci est plutôt vif (peut-être parce que contrairement aux deux autres, il a le vendre vide ?) et après une dizaine de tentatives, je laisse tomber et me contente de le chasser lorsqu'il s'approche trop près (m'en fous, je ne dépends pas de lui pour mon repas... il mourra bien avant moi, soit de faim, soit aplati contre le mur).

7h20 : je pars au travail. C'est pas plus mal, la température est plus fraîche, je pourrai partir plus tôt ce soir et j'en avais marre de me frapper toutes les 5 minutes. A 8h32 précises, je téléphone à l'IRCLM (maintenant que je maîtrise les subtilités du téléphone, ça va beaucoup plus vite). Et là, c'est le drame : la standardiste m'annonce que Mukarrama est déjà partie et que la conférence a commencé.
Je ne m'énerve pas (de toute façon, ça ne servirait à rien), mais je note, en mon for intérieur, que : 1) c'est Mukarrama elle-même qui m'a dit que la table ronde commençait à 9h, et 2) que c'est la standardiste qu'il m'a dit de rappeler à 8h30 ce matin pour pouvoir parler à Mukarrama. Je parviens néanmoins à récupérer le numéro de téléphone portable de la concernée (sinon ça ca faire 3 fois en 5 lignes que je répète Mukarrama) afin de l'appeler à la pause déjeuner.

11h30 : coup de téléphone de l'extérieur. Youssouf (tiens ! Ca faisait longtemps) voulait savoir si j'étais libre ce midi. Oui ! John n'est toujours pas arrivé et tant pis pour mon coup de fil à Mukarrama. Notre principal sujet de conversation durant ce déjeuner est le Liban bien sur, et Amal qui a de la famille au Liban justement... Youssouf me propose également de me montrer une « forteresse » au sud de Dushanbe ce week-end ainsi qu'un autre monument dont je n'ai pas retenu le nom. J'accepte (mon samedi sera rempli entre le musée le matin et Youssouf l'après-midi).

16h : plusieurs membres de l'OIM ont décidé de faire une visite éclair à la table ronde de Mukarrama. Je décide de me joindre à eux (au moins, ça me sortira de mon bureau). Leonid (un des gardes), m'intercepte au passage pour me remettre un joli papier écrit en cyrillique et prononce un seul mot : « post » (avec l'accent russe, svp !!). Ok. Et j'en fais quoi moi de ce papier ? Je le donne à qui ? Dans le doute, j'intercepte à mon tour Mahmoud et lui tends mon papier. Il m'explique qu'il faut que j'aille à la poste centrale (qui est juste à côté de chez moi, ça tombe bien), que je donne ce papier et qu'on me donnera mon colis. Ok, merci Mahmoud !

La table ronde a lieu à l'hôtel Mercury qui, comparé à ce qu'on voit tous les jours au Tadj, peut être considéré comme super classe. Je ne comprends rien à ce qui se dit puisque tout est en russe, mais heureusement, Mukarrama (qui cherche peut-être à se faire pardonner ?) me traduit certains passages (en condensé). La table ronde se termine peu après et tout le monde se précipite sur le buffet. Rukshona, John, Mukarrama, Mehrinisso et moi-même nous trouvons une table et des fauteuils confortables à proximité pour discuter tranquillement tout en sirotant un café/thé. Oui, je sais ce que vous vous dites : la vie au Tadjikistan, c'est quand même rude !!

J'apprends d'ailleurs que finalement, il y'a bien une piscine à Dushanbe, dans la rue (enfin l'avenue plutôt, vu la largeur de la chose) Ismaïli Somoni (je sais, ils ne se renouvellent pas trop question grands noms historiques). Ca ne me concerne pas trop puisque je n'ai pas mon « équipement » avec moi, et que je n'ai pas envie, de toute façon, de m'astreindre à deux fois plus de lessive pour faire disparaître les résidus de chlore chaque semaine. En plus, comme le fait remarquer John, on ne sait pas quel genre de bactéries supra résistantes héritées de l'époque soviétique peuplent cet endroit...

Finalement, ce n'est pas plus tôt mais plus tard que je quitte le travail. Cette fois, je croise mon fleuriste à l'extérieur du souterrain (comme quoi, ils en sortent de temps à autres). Nous entamons une petite conversation, toujours aussi laborieuse. Je parviens néanmoins à comprendre qu'il souhaite m'inviter à boire un thé dans une chaikhana demain. Depuis que j'ai vu ce film sur le trafic d'être humains, le terme « chaikhana » me fait un peu froid dans le dos, mais bon... Sur un coup de folie, j'accepte de le retrouver ici, demain à 18h (il fait encore bien jour à cette heure là). Du coup, en rentrant, je préparer le matériel de survie : une liste de vocabulaire à faire traduire par Gairat demain sans faute (« petit ami », « mari », « je sais pas », « il est tard, je dois y aller », etc), un dictionnaire, du papier, des crayons (pour dessiner) et surtout beaucoup, beaucoup de patience !!

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