repas militaire
18h : je me rends au 38 Loïk Sherali Street. C'est là que je suis
sensée avoir mon premier cours de Russe. L'émotion est grande...
(j'exagère toujours un peu, faut pas faire attention). Pourtant, ça
commence mal. Tout d'abord, je sonne pendant environ 10 minutes, et
personne ne vient m'ouvrir. Je finis par me rendre compte que le
portail n'est pas fermé à clé, et j'entre. Il y'a deux femmes dans la
cour intérieure du bâtiment. L'une d'elles est la prof de russe. Enfin,
heureusement qu'elle a un visage féminin, parce que sa voix est
carrément masculine (on dirait un peu Amanda Lear). Une autre fille
arrive peu après et on commence à discuter. Anne, allemande, parle déjà
à peu près russe. Elle est ici pour un an environ, et elle prospecte
sur la possibilité de faire sa thèse ici. Au bout de 15 minutes de
papotage, voyant que personne d'autre n'est arrivé (on devait être une
dizaine à l'origine), le « cours » est annulé, et reporté à la semaine
prochaine, même jour, même heure... Quand je vous disais que ça partait
mal...
En repartant, Anne me parle d'une soirée organisée au premier étage
d'un théâtre qui est toujours fermé. Elle me montre l'endroit en
passant, et la porte dérobée qui permet d'accéder au premier étage, et
je promets que je passerai. En attendant, je dois me grouiller, car je
suis sacrément en retard pour le concert à Bactria et j'aurais bien
aimé voir Ole jouer du violoncelle. Je marche aussi vite que je peux,
finis par prendre le bus en espérant aller plus vite, mais j'arrive
quand même trop tard. 19h05 : tout est terminé. Je croise un bon nombre
de militaires qui sortent de Bactria tandis que Roshni, Ole, Florian,
Janni (toujours l'orthographe au pif... c'est une hollandaise) et
quelques autres sont encore à l'intérieur. On s'entasse à beaucoup dans
la voiture gentiment mise à disposition de Florian par l'ambassade, et
on va boire un coup à l'Istanbul Café, au croisement de Rudaki et Tzum
(là ou il y'a le souterrain aux fleurs). Deux des militaires
s'éclipsent assez rapidement, je fais la connaissance de Fred, encore
un militaire (mais ça va, il s'occupe de la météo, donc il reste
fréquentable...) et Erika, qui passait par hasard dans le coin, finit
par se joindre à nous.
Je me laisse convaincre par Fred et Florian
d'aller manger au Rohat qui est juste à côté. Eléonore (l'une des
militaires qui s'est éclipsée plus tôt) avait parlé de ce repas, mais
j'avais pas compris (ou pas calculé) qu'il n'y avait que des militaires
à ce repas. Drôle d'impression en entrant : 3 grandes tables, remplies
en grande majorité par des hommes (il y'a quand même deux ou trois
femmes) et qui, selon toute vraisemblance, n'attendaient plus que nous
trois pour commencer. Finalement, l'épreuve ne sera pas si terrible que
ça. Chansons basques et paillardes au menu, tout en mangeant un plov (plat typique tadjik : riz, viande, bouts de carottes et surtout,
beaucoup, beaucoup d'huile). C'est pas si éloigné d'une soirée passée
en compagnie de Mathieu et ses copains en fin de compte...
Après le repas, Florian et moi allons faire un tour à cette fameuse
soirée au premier étage du théâtre. J'apprends que c'est la « farewell
party » d'un groupe d'allemands qui sont venus apprendre le tadjik
pendant quelques mois. Apparemment, il y'a une sorte de partenariat
entre l'Allemagne et le Tadjikistan. Au passage, je croise pour la
énième fois un allemand, qui a toujours l'air aussi gai qu'une porte de
prison, et dont je ne me souviens absolument pas du prénom... La
dernière fois que je l'ai vu, c'était au restaurant avec Aurélien et
Florian, et Aurélien m'avait avoué que lui non plus n'arrivait pas à se
souvenir de son nom, alors qu'il le croise très régulièrement... Il y'a
des gens comme ça...