Adieu Christine
En allant faire mes courses au nouvel Orima, je croise Christine (c'est fou ce que
cette ville est petite...), ainsi que Julien et Katia, qui confirment
qu'ils viendront bien ce soir.
En rentrant, je m'attelle à la préparation des crêpes, mais, comme à
chaque fois, j'oublie à quel point c'est long. Du coup, quand Florian
arrive, il me reste encore un peu de pâte, le chocolat à faire fondre,
et ma douche à prendre. Je décide donc de lui confier une mission de la
plus haute importance : surveiller le chocolat pendant que je vais à la
douche. Fatale erreur... en sortant (encore un peu dégoulinante) je lui
demande s'il s'en sort. Il me répond qu'il gère. Je m'approche donc
sans méfiance de la casserole et ce que je vois me glace le sang : le
chocolat est plus que fondu, il fait des grosses bulles et le fond de
la casserole a commencé à cramer... J'arrête la plaque électrique
immédiatement, renonce à faire un infarctus, ne crie même pas sur
Florian et entreprend de racler méthodiquement le chocolat. Tandis que
je tartine en vitesse la moitié des crêpes (le reste sera au nutella ou
nature), Jonas et Christine arrivent. Jonas est encore convalescent :
le malheureux a mangé des saucisses qui traînaient dans son freezer
depuis un mois...
Une fois mes crêpes terminées et emballées, mes chaussettes mises et
mes chaussures lacées, nous nous mettons en route. Le parcours du
combattant ne fait que commencer. En effet, personne n'est allé chez
Roshni jusqu'à maintenant (et c'est pas étonnant, vu la difficulté
qu'on a à trouver), donc tout ce qu'on a ce sont des indications
données par e-mail (que personne n'a jugé bon d'imprimer bien sur...)
et un numéro de téléphone au cas où. On fait approximativement trois
fois le tour du pâté de maison, on cueille Anna (la suédoise) au
passage, on se perd dans un dédale de ruelles toutes aussi sombres que
défoncées, on essaie à droite, puis à gauche. Rien à faire. On ne
trouve pas de numéro 43... Jonas finit par appeler Roshni qui nous
guide pendant encore 5 minutes et puis finalement, on voit une
lointaine petite forme à proximité d'un lampadaire qui nous fait de
grands signes de la main. C'est bon, nous sommes arrivés.
Il y'a les habituels ce soir : la connexion suisse (je vais arrêter de
vous les énumérer), Katia, les allemandes (Christine et Erika), les
scandinaves (Anna et Ole), les français (Florian et moi), les Acted
(Marielle et Erica, une italienne) et bien sur, Roshni. Tout le monde a
apporté un truc à boire ou à manger, du coup on se retrouve devant une
table couverte de plats et de bouteilles. Pas mal de vin (géorgien,
italien et français), gâteau au chocolat, salade grecque, plat indien
(fait par Roshni), chips, fruits, etc.
On passait une soirée ma foi très agréable, quand Marielle reçoit un
coup de téléphone... Aurélien qui a, comme souvent, des ennuis avec la
police. Apparemment il a été arrêté car il était ivre, et emmené dans
un endroit spécialement conçu pour les cas d'ébriété. D'après Florian
et Erika (les deux seuls qui parlent suffisamment bien russe pour
communiquer avec la police), il s'agit d'une sorte de cellule ou on
douche l'ivrogne à l'eau froide pour qu'il décuve, avant de le laisser
repartir le lendemain matin. Finalement, après moultes tractations, on
obtient l'autorisation d'aller le chercher pour le ramener à la guest
house. Les deux acted et Florian se chargent de la course, tandis que
nous autres continuons à discuter de tout et de rien jusqu'aux environs
d'une heure du matin. Florian étant parti avec son véhicule, nous
sommes forcés de nous entasser à 6 dans le vieux lada de Raffa. C'est
épique (surtout quand on sait que Jonas n'a pas vraiment un gabarit à
la mimi mathy) et ça l'est encore plus quand on se retrouve à passer
par toutes les petites rues parallèles à la Rudaki car Raffa veut
éviter un endroit de la Rudaki ou est posté un policier avec qui il a
eu quelques ennuis... C'est ça quand on n'a pas de « red plates » (= plaques d'immatriculation rouges = plaques diplomatiques).