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Tadjikistan : la future superpuissance mondiale
Tadjikistan : la future superpuissance mondiale
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21 octobre 2006

Chez Rukhshona

C’est parti pour les courses ce matin. De toute façon, je n’ai pas trop le choix, il faut que je trouve un cadeau pour Rukhshona, car je suis invitée à son anniversaire cet après midi. Sauf que je ne sais pas trop quoi lui acheter et y’a pas énormément de choix au supermarché : une boite de 6 œufs ? une grappe de raisin ? un de ces ignobles poissons tout desséchés et posés tels quels dans le congel (oubliez toute notion d’emballage individuel…) ? Je finis par me décider pour un cadeau ô combien classique mais pas trop risqué : une boite de chocolats (les Ferrero en marque locale pour ceux que ça intéresse…). Et puis pour faire bonne mesure, j’achète aussi un bouquet de fleurs… Mais pas au souterrain aux fleurs, qui est beaucoup trop loin et dans la direction opposée. Je m’arrête dans un magasin et parviens à faire comprendre au vendeur ce que je veux. Ça se voit qu’il n’a pas l’habitude de faire tout ça (il vend aussi des bibelots) : alors que « mes » fleuristes font des bouquets toute la journée et te font un bouquet simple (ce que j’ai demandé) en 1 min 30 top chrono, il lui faut bien 10 minutes pour sortir les roses de leur pot et les mettre ensemble dans un papier plastique. J’en profite pour lui demander de m’emballer ma boite de chocolat mais c’est MOI qui choisis le papier cadeau (non parce que les papiers en plastique multicolore et pailleté, non merci !). Je refuse le ruban jaune fluo qu’il me propose pour mettre autour du paquet et je récupère le ruban rouge du cadeau qui m’a fait mon fleuriste/vendeur de bibelots.

Rukhshona vient me chercher à l’arrêt de bus devant chez moi et nous allons jusqu’au Tzum pour prendre la marshrutka numéro 12 jusqu’au microrayon (prononcer micro-raïone) 91, la ou habite Rukhshona. Je suis la première arrivée et je fais connaissance avec les parents et le frère de Rukhshona. Disons que la conversation est délicate car Rukhshona est la seule à parler anglais. Deux amies de Rukhshona arrivent peu après, Roxana que je connais déjà et une autre dont je n’ai pas trop retenu le nom (Mamadjova peut-être ? enfin, un truc du genre).

On passe à table : samboussas faits par Rukhshona, salade de tomates et de concombres, plov (le meilleur que j’ai mangé jusque là, et pas dégoulinant d’huile pour une fois) à la manière semi-tajike, c’est à dire qu’il y’a une grande assiette de plov au milieu de la table et chacun mange à partir de cette assiette. Pourquoi semi ? Parce qu’on a quand même une cuillère, alors que la véritable manière de manger le plov, c’est avec les mains. Au dessert, un bon gâteau et les chocolats qu’on lui a offerts, et beaucoup, beaucoup de thé !

Je refais connaissance avec la télé, puisque Rukhshona a le satellite. Elle me met gentiment les chaînes françaises qu’elle trouve, c’est-à-dire Arte (un super documentaire sur l’histoire de l’escrime et les célèbres matchs France/Italie au cours de l’histoire) et Europe 2, et MTV Russe aussi. Sur la première, c’est Diams, Nadiya, Justin Timberlake et consorts, sur l’autre, ce sont les équivalents russes.

Sinon on papote (enfin ELLES papotent et moi j’écoute, avec la traduction parfois de Rukhshona ou Roxana) et Mamamachin nous parle de son frère qui a l’air d’être original et créatif (au grand dam de ses parents d’ailleurs…). A chaque fois qu’il se lance dans un programme de rénovation de la maison, il invente de nouveaux systèmes… Il a par exemple changé la porte des toilettes qui ne s’ouvre plus normalement mais qui apparemment est en deux parties, ce qui a grandement perturbé la grand-mère qui croyait que la porte était cassée… Aussi, il a changé la porte d’une armoire de manière à ce qu’elle coulisse vers le haut, sauf que la mère est trop petite pour l’atteindre une fois que c’est ouvert. Il a également arraché les antiques radiateurs fixés au mur (et qui ne fonctionnent plus depuis la chute de l’URSS) pour en faire un escalier design qui mène au jardin…

Vers 20h, c’est l’heure de rentrer. Un ami de la famille propose de nous ramener. Nous = Mamatruc, moi et le frère de Rukhshona qui me raccompagne pour être sur que tout va bien. On dépose Mamachose assez rapidement, reste le frère de Rukhshona (dont je n’ai pas retenu le nom une fois de plus) et moi. La voiture est plutôt vieille, il n’y a toujours pas de ceintures de sécurité et en plus notre chauffeur a des problèmes cardiaques… Sisi, il s’arrête plusieurs fois sur le bord de la route et sort prendre l’air. La première fois, sous mon air interrogateur (non parce qu’on aurait dit qu’il attendait quelqu’un…) il m’a montré son cœur tout en respirant profondément…

Moyennement rassurant tout ça : si on ne meurt pas d’un accident de voiture parce qu’un idiot (ou nous, d’ailleurs !) aura grillé le feu rouge ou parce que la voiture de devant aura freiné brusquement, c’est notre chauffeur qui va nous faire une crise cardiaque et nous précipiter dans un fossé… Enfin bref, au troisième arrêt, on juge plus prudent de laisser papi respirer tranquillement sur le bord de la route et on prend un taxi.

Bien sur, en sortant du taxi, il propose que nous allions faire quelques pas. Bah, c’est le frère de Rukhshona, il doit être mieux élevé que ces brutes tadjikes, non ? Non… Enfin si, quand même. On veut pour aller se balader derrière la statue Somoni, mais un gentil policier pas très aimable nous dit que c’est « zakrit » (= fermé). Alors on se rabat sur le parc Lénine qui est désert, super sombre et qui a environ 4 bancs, tous au même endroit. On commence à parler de tout et de rien, en tout cas pas de grand chose car son vocabulaire en anglais est très limité et mon vocabulaire russe est guère plus fourni… Et puis vient la fameuse question, celle que j’attendais depuis la seconde où nous nous sommes assis sur ce banc : est ce que j’ai un copain ? Oui, oui, et c’est reparti pour l’histoire habituelle du copain, avec quelques variantes (ça évolue selon mon humeur, mon interlocuteur et mes progrès en russe…). Je suis finalement délivrée lorsque Rukhshona et sa mère l’appellent pour la 10e fois pour savoir où il est et pourquoi je ne réponds pas au téléphone de chez moi…

D’ailleurs, à peine rentrée, le téléphone sonne. Je m’attends à entendre Rukhshona, mais non, c’est ma maman qui voulait prendre de mes nouvelles… Rukhshona téléphonera quelques minutes après que j’ai raccroché avec ma moman.

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Commentaires
V
Bon alors je teste les commentaires mais je crains que ça ne fonctionne pas vu que j'en ai déjà mis et que ça ne s'est pas affiché...bon ok je n'avais pas rempli les informations perso
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