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Tadjikistan : la future superpuissance mondiale
Tadjikistan : la future superpuissance mondiale
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1 novembre 2006

A guide to Nationalism

Je suis tombée sur cet article en cliquant sur un lien depuis un site dont l'adresse m'avait été fournie par un lien que j'ai trouvé en suivant un lien qui... bref, je suis tombée sur cet article que vous pouvez aller lire sans plus tarder si vous comprenez plus ou moins l'anglais et surtout si, comme moi, vous n'avez toujours pas pardonné à ces Russes de vous avoir saboté votre rendez-vous juste pour une vulgaire histoire de fierté blessée...

Pour ceux qui ne parlent pas anglais, où qui ne se sentent pas suffisamment à l'aise en anglais pour se lancer dans la lecture de l'article original, où qui ont la flemme de cliquer sur ce lien, je vais (tenter de) vous traduire l'article en question.

Bien sur, vous avez le droit de corriger ma traduction en commentaire, j'ai pas fait L, ni LEA, j'ai jamais eu plus de 14 aux versions/thèmes au lycée, et je ne compte pas non plus passer une semaine dessus...

Guide du nationalisme

La Russie est encerclée par l'anneau du mal

La trahison géorgienne a presque pris les russes par surprise. Pour éviter que cela ne se reproduise, Vlast a préparé un guide sur les voisins de la Russie et une méthode pour leur tenir tête.

Ces dernières semaines, les russes ont découvert à quel point la Géorgie et les géorgiens avaient un impact négatif sur leurs vies.  Ils savent désormais qu'un million de géorgiens vit illégalement sur leur territoire, qu'ils subtilisent à leur économie un milliard de dollars par an qu'ils envoient en Géorgie. De plus, les géorgiens constituent la colonne vertébrale de la criminalité en Russie et contrôlent les gros casinos qui dépouillent les russes et les empoisonnent avec du vin de mauvaise qualité.

C'est un choc pour la population. Qui aurait pu deviner que parmi les géorgiens on compte le plus grand nombre de "parrains" mafieux depuis les années 1950 ? Ou que les immigrés géorgiens n'aimaient pas s'enregistrer auprès des autorités, n'aimaient pas travailler dur, et envoyaient de l'argent à leurs proches restés au pays ? Ce genre de lacunes a perturbé les nombreux citoyens patriotes qui ont essayé différentes méthodes pour atteindre l'ennemi sans pour autant parvenir, pour le moment, à toucher ses points les plus sensibles.

La situation est inquiétante, car elle pourrait se répéter. Premièrement parce que la Russie n'a pas d'alliés fiables, sauf son armée et sa marine. Ensuite parce que l'histoire a montré que même les meilleurs amis de la Russie finissaient par la trahir et devenaient ses pires ennemis (c'est une particularité des amis de la Russie). Enfin, Vladimir Poutine a ordonné que la population soit protégée de tous les immigrés, donc pas seulement des géorgiens qui ne représentent qu'un dixième de cette armée d'illégaux repartie sur tout le territoire. Et le danger ne vient pas seulement des illégaux : les immigrés légaux sont tout aussi dangereux.

C'est pourquoi Vlast a préparé ce petit guide des ennemis potentiels de la Russie souveraine et démocratique.  Il comprend les pays qui bordent la Russie et forment un cercle malin. Il inclut également les anciennes républiques soviétiques qui n'ont pas de frontières avec la Russie mais qui sont stratégiquement intéressant à ses yeux. Les recommandations faites permettront de minimiser l'influence maléfique de chaque pays au moins aussi efficacement que l'annulation des spectacles de danse et l'expulsion des écoliers dont le nom se termine en -dze et -shvili.

ARMENIE

Les arméniens, comme les ukrainiens, font partie des rares peuples dont la population vivant en Russie est supérieure à 1 million : 1 130 491 en 2002. Ce nombre augmente et 18 820 arméniens ont acquis la nationalité russe depuis le début de l'année. Selon le Federal Migration Service (vade retro satanas !), 26 169 arméniens ont trouvé un travail temporaire en 2005 et 27 474 depuis début 2006. Il semblerait qu'il y en ait 1 million et demi de plus puisque le ministre de l'intérieur Rashid Nurgaliev a déclaré cet été que "plus de 2.5 millions d'arméniens vivent sur le territoire russe et représentent une diaspora sérieuse dont l'application est un atout sérieux pour la Fédération de Russie". Ils sont également un atout sérieux pour leurs familles restées en Arménie. Les transferts personnels d'argent de l'Arménie à la Russie se chiffrent à 14.5 million de $ pour le deuxième quart de l'année, tandis que sur la même période, 128.7 millions de $ ont été transférés de la Russie à l'Arménie. En 2005, la Russie a exporté pour 191 millions de $ de marchandises (fuel, diamants, produits en aluminium et voitures) vers l'Arménie et a importé 101 millions de $ d'alcool, de nourriture et d'équipement.

L'insignifiance du commerce entre les deux pays comparé au volume des transferts d'argent entre les deux pays souligne le fait que l'Arménie est considérée comme un allié stratégique de la Russie, prêt à obéir a n'importe quel ordre de Moscou. Une dégradation des relations entre les deux pays est improbable, mais possible. Par exemple, les voisins de l'Arménie pourrait fermer les couloirs qui permettent le transport des marchandises vers la Russie auquel cas l'Arménie se verrait contrainte de chercher de nouveaux alliés pour éviter un blocus, ce qui risque fortement de déplaire à Moscou. Mais l'importante communauté arménienne qui ne remplit pas toujours scrupuleusement les conditions de séjour dans le pays donne une large marge de manoeuvre à la Russie.

Recommandations :

  1. Interdire les ventes de cognac arménien (pour non conformité avec les concepts russes de clarté et de goût) et de lavash (pour non conformité avec le concept russe de pain)
  2. Rejeter tous les mots qui se terminent en -ian (comme les noms arméniens) y compris les surnoms Tolyan et Demyan.
  3. Annuler l'émission télévisée Comedy Club.
  4. Boycotter tous les taxis, restaurants et activités liées au tourisme à Sotchi

AZERBAIDJAN

D'après le recensement de 2002, 621 841 personnes vivant en Russie se considèrent Azeries. Ces chiffres augmentent, et pas seulement grâce
à l'accroissement naturel de la population : 12 167 personnes ont acquis la nationalité russe au cours du premier semestre 2006. Le (vilain, injuste, ingrat) Federal Migration Service indique que 17 302 azeris ont travaillé temporairement en Russie en 2005, et 17 945 depuis le début de l'année. La moitié travaille dans le commerce, 28% dans le secteur de la construction. Les sources Azeries donnent des chiffres différents : 2.5 millions selon le Comité d'Etat pour les Azeris qui vivent à l'étranger, et 3-4 millions selon le journal Azadlyg. 6.1 millions de $ ont été transférés de l'Azerbaidjan a la Russie au cours du deuxième quart 2006 tandis que 94.2 millions ont été transférés en sens inverse. Les exportations (de véhicules et de produits alimentaires) vers l'Azerbaidjan se sont élevées à 858 millions de $ en 2005 et les importations (produits pétroliers, équipement de raffineries, coton et autres produits agricoles) à 206 millions de $.

Les conflits perceptibles entre Moscou et Bakou se sont terminés il y a 10 ans quand le président Heidar Aliev a remplacé son prédécesseur Abulfaz Elcibay. Mais la Russie ne peut pardonner à l'Azerbaidjan son adhésion à l'organisation anti-russe GUAM, ni son orientation pro-américaine qui l'a conduit a soutenir le pipeline Baku-Tbilissi-Ceyhan qui ne profite pas du tout à la Russie. L'Azerbaidjan n'oubliera jamais que le principal allié de Moscou dans la region du Trasnscaucase est l'Arménie, avec qui il a un conflit non-résolu à propos de la région du Haut-Karabagh. En depit de cela, les deux pays travaillent dur pour montrer leur amitié et leur coopération. 2005 était l'année de l'Azerbaidjan, et cette année, c'est l'année de la Russie en Azerbaidjan.

Un conflit direct dans un futur proche semble donc improbable, mais est possible, compte tenu des controverses politiques, de la possible interférence des Etats-Unis  ou de la Turquie dans les relations entre les deux pays, et la possible participation d'Azeris dans des incidents en Russie, tels que celui de Kondopoga.

Recommandations :

  1. Rétablir l'ordre et la loi dans les bazars russes en expulsant les immigrés illégaux (en se servant de leur argent illégalement gagné pour couvrir les frais d'expulsion).
  2. Continuer d'augmenter les tarifs de Gazprom jusqu'à ce que la production du gisement de Shakh-Deniz atteigne sa capacité prévue.
  3. Eduquer le public sur les effets nocifs des tomates et du raisin transcaucasien.
  4. Lancer une campagne pour convaincre le peuple de la désirabilité des marguerites et des dahlias russes par rapport aux oeillets caucasiens qui, plus que tout le reste, ont une connotation révolutionnaire.
  5. Interdire les braderies de survêtements et d'écharpes en mohair.
  6. Interdire les chansons de Muslim Magomaev et les films de Yuly Gusman.

BIELORUSSIE

Le recensement de 2002 indique que 807 970 Russes se considèrent Biélorusses. Au cours du premier semestre 2006, 4240 biélorusses ont acquis la nationalité russe. L'union entre la Russie et la Biélorussie permet aux citoyens de se déplacer librement entre les deux pays. Le (méchant, horrible) Federal Migration Service n'enregistre pas les travailleurs biélorusses. Plus de 3600 citoyens de Bielorussie ont voté depuis la Russie lors des élections présidentielles du printemps dernier. Le Ministère de l'Intérieur Biélorusse indique qu'environ 300 000 Biélorusses travaillent illégalement en Russie. Les transferts d'argent de la Russie vers la Biélorussie se sont élevés à 5.5 millions de $ et 9.8 millions de $ dans l'autre sens. Les exportations vers la Biélorussie (voitures, équipements pour les transports, minéraux, métaux et produits chimiques) sont evaluées à environ 10 milliards de $ tandis que les importations (la même chose, moins les minéraux et plus des produits agricoles) sont evaluées à 5.7 milliards de dollars.

Les relations entre la Russie et la Biélorussie ont évolué ces dernières années selon le principe que les querelles d'amoureux sont les plus faciles à pardonner. Moscou accuse Minsk de violer l'accord d'"union state" en n'introduisant pas de monnaie commune. Minsk accuse Moscou de rabaisser la Biélorussie. Les questions ne sont jamais reglées. Les scandales éclatent, s'estompent et réapparaissent quelques mois plus tard. Un nouveau scandale pourrait mener à une guerre froide, au cours de laquelle l'arme principale serait la coupure des liens économiques (surtout les liens énergétiques et commerciaux). C'est la seule manière de toucher la Biélorussie puisque la Russie représente la moitié de son chiffre d'affaire commercial.

Mais le front biélorusse semble être le plus dangereux. D'abord, il y'a les facteurs psychologiques. La plupart des russes, en dépit de leur efforts propagandistes, portent toujours un regard favorable sur la Biélorussie, l'union state et Alexandre Lukashenko. Ensuite, ceux qui sont favorables à la Biélorussie verront d'un mauvais oeil la disparition de la nourriture et des vêtements bon marché provenant de Biélorussie en cas de rupture des relations économiques. Lukashenko a promis que, si la Russie augmente le prix du gaz naturel à destination de son pays, 10 millions de russes perdront le travail qu'ils occupent dans les firmes fabriquant des pièces detachées pour les tracteurs et camions biélorusses. Il est difficile d'expliquer pourquoi le président biélorusse pense que pratiquement tout le secteur industriel russe est occupé à fabriquer les pièces detachées des camions biélorusses, mais la menace à l'air terrible. La perspective de voir le gaz russe s'écouler vers l'Europe à travers un pays inamical et mal integré à la communauté internationale est encore pire.

Recommandations :

  1. Monter une campagne de propagande pour convaincre les russes que le prix de leurs biens augmente parce qu'il reste bas en Bielorussie
  2. Former rapidement une union (plutôt une alliance de républiques souveraines) avec un autre état, pourquoi pas le Kazakhstan, pour montrer combien c'est facile de faire ça quand l'envie est réciproque.
  3. Couper les fournitures pour camions et tracteurs biélorusses
  4. Contrôler les meubles et les vêtements fabriqués en Biélorussie pour radioactivité. Trouver un résultat positif.

CHINE :

Toujours d'après le recensement de 2002, 34 577 chinois vivent de manière permanente en Russie. En 2005, 160 569 citoyens de la République Populaire de Chine étaient enregistrés comme travailleurs saisoniers. Apparemment, ce chiffre va doubler cette année, puisque l' (infâme) Federal Migration Service en a déjà enregistré 163 058 au premier semestre. Plus de la moitié d'entre eux font du commerce. Non-officiellement, les estimations sont plus grandes : les experts parlent de 100 000 a 300 000 illégaux. Soit les chinois ne gagnent vraiment pas beaucoup d'argent, soit ils ne font pas confiance aux postes et autres agences financières. Les transferts d'argent de la Chine à la Russie ont représenté 7 millions de $ au deuxième trimestre 2006 et les transferts dans l'autre sens, seulement 48.4 millions de $. Les exportations à destination de la Chine (pétrole et produits dérivés, métaux ferreux, bois et produits chimiques) se sont élevées à 13.048 milliards de $ en 2005 et les importations (voitures, équipement, textile, chaussures et produits chimiques) à 7.259 milliards.

Comme le reste du monde, la Russie est en train de céder petit-à-petit à la delicate attaque chinoise. On peut s'en rendre compte à travers la dispute russo-chinoise à propos de l'île Tarabarov (ou Yinlong). Cette dispute a duré 15 ans et a finalement été tranchée en faveur de la Chine. Outre les îles, les chinois occupent petit-à-petit les marchés, forêts, fermes, et concessionnaires automobiles en Russie et essaient d'obtenir tout le gaz et le pétrole qu'ils peuvent. L'expérience montre qu'il n'y aura pas de protestation claire de la part de la Russie. Mais nous devons etre prêts à tout.

Recommandations :

  1. Réorienter les consommateurs de vêtements peu couteux vers le marché vietnamien.
  2. Interdire les films de kung-fu
  3. Interdire l'insigne du Parti Communiste de la Fédération de Russie car il ressemble à celui de la République Populaire de Chine
  4. Interdire les feux d'artifices et autres produits faits de papier et de poudre, tous deux inventés en Chine
  5. Déclarer que la popularisation du feng shui est un délit.
  6. Interdire les chow-chow
  7. Déclarer que la population turcophone des provinces nord-est de la Chine sont de potentiels citoyens russes et les convaincre des avantages de tenir un referendum sur l'autodétermination.

FINLANDE :

34 050 finlandais vivent en Russie. La grande majorité d'entre eux est née dans les provinces nord ouest de la Russie et n'a donc pas émigré depuis la Finlande. L'an dernier le (diabolique, maléfique, axe du mal-ique, crotte de bique) Federal Migration Service a enregistré 1290 travailleurs temporaires finlandais et 852 depuis le début de l'année. Les transferts d'argent entre la Russie et la Finlande sont trop insignifiants pour etre publiés par la Banque Centrale. Les exportations russes (pétrole et produits dérivés, gaz naturel, bois) s'élevaient en 2005 à 7.651 milliards de $ tandis que les importations (véhicules, trucs électriques, produits chimiques, papèterie) représentaient 3.089 milliards de $.

Les relations entre les gouvernements et les peuples sont amicales (toujours prendre en compte la réserve naturelle des Nordiques) bien qu'un des deux pays a fait partie de l'autre jusqu'en 1917 et que l'autre a pris un bout du premier après une guerre inattendue et sanglante en 1940. Quelques années plus tard, l'un des deux pays a occupé une partie de l'autre après une guerre encore plus sanglante. La réputation finlandaise s'est ensuite améliorée, grâce à l'organisation de circuits-vodka à Leningrad et grâce au film d'Alexandre Rogozhkin sur les particularités nationales. Enfin, la ligne Mannerheim ne court pas seulement dans les marais de Carélie mais aussi dans certains coeurs qui pourraient exploser d'indignation à n'importe quel moment.

Recommandations :

  1. Interdire les téléphones Nokia, les pneus Nokia (sisi, ça existe) et la vodka finlandaise
  2. Exiger la rétrocession du district de Petsamo que la Finlande a reçu en consolation pour la perte de l'isthme de Carélie
  3. Poursuivre les utilisateurs de sauna pour conduite immorale
  4. Arrêter d'utiliser le terme sportif "finish"
  5. Changer le nom des couteaux finlandais (en français, couteaux à cran d'arrêt) en couteaux caréliens

JAPON :

Il y a 835 japonais vivant en Russie. 429 se sont enregistrés comme travailleurs saisonniers au cours des 6 premiers mois de l'année. Les statistiques officielles indiquent que la moitié d'entre eux font du commerce. Apparemment, l'autre moitié est constituée de banquiers, de managers et chefs de compagnies pétrolières. Comme pour la Finlande, les transferts d'argent entre la Russie et le Japon sont insignifiants. Les exportations vers le Japon (minéraux) se sont élevées à 3.743 milliards de $ en 2005 et les importations (voitures et composants électroniques) à 5.832 milliards de $.

Les russes ont de la sympathie pour les japonais et encore plus pour leurs produits, mais ils ont du mal à comprendre pourquoi les japonais ont tendance à commencer et finir toute conversation par les mots Kunahir, Shikotan, Iturup et Habomai.  Les iles Kuriles sont à l'origine de la plupart des problèmes entre les deux pays et aucune solution n'est prévisible à l'heure actuelle. C'est la raison pour laquelle la Russie et le Japon n'ont toujours pas signé de traité de paix (depuis la 2nde guerre mondiale). La date de reprise des actions militaires est donc ouverte.

Recommandations :

  1. Remplacer l'hymne du Territoire Maritime de la Region de Sakhaline (qui gère les iles Kuriles) par "les trois conducteurs de tanks" (???)
  2. Interdire le karaoké.
  3. Réactiver l'article 219, alinéa 1 du Code Criminel de la RSFSR (République Socialiste Federative et  Soviétique de Russie) qui stipule que l'étude du karaté est un délit criminel.
  4. Transformer tous les bateaux des garde-côtes en chalutiers et octroyer une prime de restitution de poisson et de crabe, qu'ils soient pechés ou pris aux braconniers.
  5. Enlever tous les motifs de kimonos de tous les manuels de couture.
  6. Publier le coût des sushis et des sashimis pour les restaurateurs.
  7. Expliquer à la population que le président de Russie est avant tout maître d'une forme purement russe d'art martial appelée sambo et que le karaté n'était qu'une distraction temporaire.

KAZAKHSTAN :

653 962 kazaks vivent de manière permanente en Russie et représentent le deuxième plus grand groupe, après les Ukrainiens, à s'embarquer dans le difficile et intimidant processus d'acquisition de la nationalité russe. Au cours des 6 premiers mois de 2006, 37 650 ont cependant réussi. Apparemment il s'agit majoritairement d'un processus de rapatriement.  Pendant la domination soviétique, les kazaks étaient minoritaires sur leur territoire. Maintenant ils représentent 60% des 15.3 millions d'habitants de ce pays. L' (exécrable, ignoble) Federal Migration Service indique que 4118 travailleurs temporaires ont été enregistrés l'an dernier, et 3009 au cours des 6 premiers mois de l'année. 27.6% d'entre eux travaillent dans le secteur de la construction et une part équivalente dans des usines. Il semblerait qu'il y ait peu d'immigrés illégaux en raison des niveaux de vie et de chômage comparables entre les deux pays. C'est confirmé par les transferts d'argent qui sont plus importants dans le sens Kazakhstan-Russie (39.8 millions) que dans l'autre sens (21.8 millions). Les exportations russes s'élèvent à 6.526 milliards de $ pour le deuxième trimestre 2006 et les importations (matières premières et produits semi-finis) à 3.209 milliards.

Le Kazakhstan, avec son éternel leader Nursultan Nazarbaev, est connu pour ne pas froisser la Russie et d'autres voisins moins importants, mais également pour son désir de faire ami-ami avec les Etats-Unis. La Russie et le Kazakhstan ne se sont jamais disputés sérieusement. Mais parfois, un peu de changement ne fait pas de mal.

Recommandations :

  1. Interdire les concerts des popstar "A studio" et "Aziza".
  2. Rembourser ceux qui ont vu les films d'horreur "Night Watch" et "Day Watch" et expulser leur realisateur Timur Bekmanbetov pour manipulation de la conscience du public.
  3. Bannir la boisson à base de lait fermenté "airan".
  4. Interdire l'utilisation des dombras dans les écoles de musique.
  5. Effectuer un lancement sans succès de roquette depuis Baikonur (base russe au Kazakhstan).

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DE COREE :

148 556 Coréens vivent en Russie. Ils sont reconnus pour leurs plantations d'oignons et n'ont rien à voir avec le pays que son remarquable, extraordinaire  leader mène à la victoire selon les principes du Juche. Ils sont apparus en Russie apres l'annexion du territoire de Southern Ussuriisk il y a 140 ans et celle de Sakhalin sud un siècle plus tard. L'an dernier, il y avait 20 057 citoyens de Corée du Nord en Russie, et 19 359 depuis le début de l'année. Ils travaillent principalement dans l'Extrême Orient Russe dans le secteur de la construction et l'abattage des arbres. Le volume d'argent transféré entre la Russie et la Corée du Nord ne faisant pas partie du Top 10 des flux à destinations des pays extérieurs à la CEI, la Banque Centrale n'a pas rendu de chiffres publics. Les exportations russes (charbon, produits forestiers et pétroliers, engrais) se montent à 228 millions de $ en 2005 et les importations (fruits de mer, autres produits alimentaires et biens chinois ou japonais ré-exportés) à 6.9 millions de $.

La Russie est l'un des deux amis de la Corée du nord (la Chine étant le deuxième ami), bien que ca n'ait pas empêché les gardes-côtes nord-coréens de saisir le navire russe Ternei, ni les missiles nord-coréens de retomber dans les eaux territoriales russes, ni perturbé l'essai nucléaire nord-coréen. Il serait facile et rapide de ruiner les relations avec la Corée du Nord. Quelques mots sincères sur la valeur du Juche et du camarade Kim Jong-Il suffiraient. Aucun autre plaisir ne peut être retiré d'une association avec le "cher leader" ou son peuple affamé.

Recommandations :

  1. Interdire l'emploi de l'expression "va-t'en" en public, puisque le mot russe pour "t'en" (von) est le même que le mot désignant la monnaie nord-coréenne.
  2. Couper les lignes ferroviaires pour que Kim Jong Il ne puisse pas s'échapper.
  3. Arrêter d'utiliser des surnoms en trois lettres qui ressemblent à du coréen.

KIRGHIZSTAN :

En 2002, 31 808 Kirghizes vivaient officiellement en Russie. Aujourd'hui, leur nombre pourrait être multiplié par beaucoup. Rien que dans la première moitié de 2006, 16 400 kirghizes ont acquis la citoyenneté russe, et 16 228 ont trouvé un travail temporaire en 2005 (19 218 depuis le debut de l'année). La plupart travaille dans le secteur de la construction et dans le commerce. Le nombre d'illégaux est estimé à plusieurs centaines de milliers. L'Organisation Internationale du Travail (OIT) estime que 500 000 kirghizes travaillent à l'étranger, mais pas tous en Russie. Leur présence est confirmée par la taille des transferts d'argent : 10 millions de $ pour 2005, dans le sens Kirghizstan-Russie et 101.5 millions de $ dans l'autre sens. Les exportations russes (produits pétroliers, acier, véhicules et bois) s'élèvent à 397 millions de $ pour 2005 et les importations (coton, tabac et équipement électrique) à 145 millions.

Le Kirghizstan sous Askar Akaev était capable de contenter à la fois la Russie et les Etats-Unis (en leur permettant de stationner leurs bases militaires sur son territoire par exemple) and c'est le seul pays à ne pas avoir endommagé ses relations avec la Russie à la suite de sa révolution colorée (celle des Tulipes). La Russie a accueilli Akaev lorsqu'il s'est fait renverser et a aplani les relations avec son successeur Kurmanbek Bakiev. Mais les relations cordiales avec les Etats-Unis n'ont pas disparu pour autant. Cela signifie qu'il faudra toujours faire face à ceux qui voudraient ne faire qu'une bouchée de la Russie.

Recommandations :

  1. Enlever Chingiz Aitmatov des listes de lectures scolaires.
  2. Mener des inspections sanitaires dans les restaurants qui servent du beshbarmak.
  3. Insister pour que les restes du spécialiste russe sur l'Asie Nikolai Przhevalsky soit rapatriés en Russie depuis la ville de Karakol
  4. Arrêter d'utiliser l'abbreviation "kg" dans les documents officiels, puisque ces lettres désignent les noms de domaine kirghizes sur internet.

LETTONIE, LITHUANIE, ESTONIE

Il y a, en Russie, 28 520 personnes qui se considèrent Lettones, 45 569 qui se considèrent lituaniennes et 28 113 estoniennes. Encore plus de résidents des ces pays baltes se considèrent russes, mais n'affluent pas vers leur pays pour autant. Depuis le début de l’année 2006, 458 personnes ont acquis la nationalité russe depuis la Lettonie, 297 depuis la Lituanie et 204 depuis l’Estonie. 863 lettons, 2674 lituaniens et 543 estoniens travaillent en Russie depuis le début de l’année, selon les statistiques de (cet obtus de) Federal Migration Service. Les baltes ont depuis longtemps leur place sur le marché russe du travail, et pas seulement dans les équipes sportives. Les lituaniens par exemple, construisent des maisons dans la région de Kaliningrad. Les estoniens font marcher les coûteuses machines dans les scieries de la région de Leningrad où les tadjiks et les ouzbeks font le gros du travail physique. Il semblerait que la résidence illégale en Russie n’attire pas vraiment la majorité des baltes. Les transferts d’argent de la Russie vers la Lituanie se sont élevés à 2 millions de $ pour le deuxième quart de l’année 2006. Les statistiques sur les exportations montrent qu’entre janvier et août 2006, la Russie a exporté pour 1,25 milliards de dollars vers la Lettonie, 3,098 milliards vers la Lituanie et 1,912 milliard vers l’Estonie. La Russie exporte principalement du pétrole, du charbon, de l’équipement, des métaux, des produits chimiques et du combustible nucléaire pour la centrale nucléaire lituanienne. Les importations depuis la Lettonie s’élèvent à 220 millions de dollars, à 423 millions de $ depuis la Lituanie et à 206 millions depuis l’Estonie. La Russie importe principalement des véhicules, des produits électriques, des produits alimentaires et du textile.

L’histoire entière des relations entre la Russie et les Etats Baltes a été marquée par les conflits, les querelles et les scandales. Il y’a eu des batailles sur la question des droits de l’homme, des scandales d’espionnage et des revendications territoriales. L’esprit belliqueux a parfois débordé du coté russe et pris une dimension massive, notamment lors de la tentative de lancer un boycott contre le hareng et le fromage balte. Les pays baltes sont un ennemi commode et une guerre serait sûrement populaire. Les russes, comme tout le monde le sait, n’aiment pas les baltes.

Recommandations :

  1. Annoncer un nouveau boycott sur le hareng et le fromage balte.
  2. Demander à la population de restituer les Riga balsam et les parfums Dzintars aux magasins.
  3. Arrêter d’utiliser les mots qui se terminent comme les mots lituaniens en –as (comme Honduras par exemple)
  4. Forcer les joueurs de la Super League de Basket à changer de nom.
  5. Interdire les concerts du groupe de rock « brainstorm » et autres évènements populaires.
  6. Annuler la comédie musicale et les festivals comiques qui sont traditionnellement programmés sur les scènes baltes.

MOLDAVIE :

En 2002, 172 330 Moldaves vivaient en Russie. Officiellement, le nombre de personnes dont la langue maternelle est le Moldave a légèrement augmenté. Depuis le début de l’année, 7150 moldaves ont reçu la nationalité russe et 35 815 personnes ont trouvé un travail temporaire en Russie. Les experts estiment qu’il y’a un demi million d’illégaux. Les transferts d’argent depuis la Moldavie se sont élevés à 5,1 millions de dollars au cours du deuxième trimestre 2006, tandis que les transferts vers la Moldavie se sont élevés à 114,6 millions de dollars. Les exportations (combustible) russes en 2005 ont totalisé 448 millions de dollars tandis que les importations (produits alimentaires et agricoles) se sont élevées à 558 millions. Ces chiffres seront moins favorables à Chisinau cette année, en raison d’une interdiction des importations de vin, d’une limitation des importations de viande, fruits et légumes et de l’augmentation des prix du gaz.

La Moldavie a été l’objet de pressions régulières au cours de ces derniers mois, à cause de son refus du plan russe de résolution du conflit en Transnistrie et l’alliance de Chisinau avec Kiev et Tbilissi dans sa réorientation vers l’ouest. On pense que Vladimir Voronin, le président moldave, est plus proche que jamais de quémander la pitié de Moscou, mais comme il risque de ne pas l’obtenir et qu’en plus il est imprévisible, nos recommandations arrivent au bon moment.

Recommandations :

  1. Utiliser les agences de maintien de l'ordre pour mener une campagne sur la protection des droits des natifs dans le secteur de la construction.
  2. Retirer du marché la farine de maïs et les paquets de cigarettes qui coûtent moins de 10 roubles – ce sont les achats favoris des ouvriers en bâtiments moldaves.
  3. Déclarer que les cigognes blanches sont porteurs de la grippe aviaire.
  4. Organiser une campagne de publicité avec les slogans suivants : « la queue pour le jardin d’enfants est préférable à une nounou moldave » et « Donnez à votre femme de ménage de la part d’Ivanovo » (là, j'ai pas compris...)
  5. Renommer le Quai Frunze à Moscou en Quai Feuillu (car Frunze veut dire feuillu en moldave).

MONGOLIE :

Il y a 2656 mongols en Russie. Dans la première moitié de l’année, 218 personnes sont arrivées en Russie pour chercher du travail. La plupart sont des marchands. Ces faibles chiffres ne sont pas surprenants puisque la Mongolie manque déjà de mongols : seulement 2,8 millions de personnes dans ce grand territoire. Beaucoup de mongols travaillent pour la Russie sans même quitter leur pays. Un tiers du PIB mongol provient de trois entreprises communes (joint ventures) dont le capital est fourni par la Russie : Erdenet Mining Corp, Mongolrostsvetmet et Ulan Bator Railway. Il n’y a aucune donnée sur les transferts d’argent entre les deux pays. Les exportations russes (produits pétroliers, électricité et voitures) s’élèvent à 443 millions de dollars en 2005 et les importations (concentré de cuivre et fluor) à seulement 22,4 millions de dollars.

Il n’y a pas de conflits passés entre la Russie et la Mongolie, et il ne semble pas y en avoir à venir. Enfin, si on fait abstraction de celui d’il y a 750 ans bien sur. Mais comme les autorités et le peuple s’en souviennent souvent, on ne peut pas exclure qu’une campagne anti-mongole ne se développera pas à la suite de la prochaine célébration de la victoire de la bataille de Kulikov ou a la suite du mémorial en la mémoire de ceux qui sont tombés à la bataille de la Rivière Kalka. Tout refus de permettre aux entreprises russes d’accéder aux mines de charbon, cuivre et or de Mongolie peut servir de prétexte pour lancer une telle campagne.

Recommandations :

  1. Interdire les concerts du groupe de rock russe « Mongol Shuudan ».
  2. Exiger la condamnation internationale du génocide des peuples natifs de la Fédération de Russie durant l’occupation mongole de 1207-1480.
  3. Organiser un mouvement d’unité Buriate-Mongole afin de faire pression pour l’unification de la republique Bouriate en Russie avec les territoires mongols. Une alternative serait de déclarer que la Mongolie est une exclave de la République du Tatarstan.
  4. Retirer les travaux d’Ivan Turgenev des listes de lectures scolaires parce que son nom de famille est dérivé du terme mongol signifiant « rapide ».

NORVEGE :

Il n’y a pas de norvégiens résidant de manière permanente en Russie. Depuis le début de l’année, 107 norvégiens travaillent temporairement sur le territoire russe. Parmi ceux-ci, 21 travaillent dans le commerce, le reste occupant apparemment des fonctions hautement payées qui ne sont pas enregistrées statistiquement. Les transferts d’argent entre les deux pays sont insignifiants. Les exportations vers la Norvège (matières premières, produits pétroliers et métaux non ferreux) se sont élevées à 682 millions de $ en 2005 et les importations (poissons et autres produits de la mer, produits pétroliers, produits chimiques et équipement de transport) à 746 millions.

Le principal conflit russo-norvégien a été la saisie l’an dernier du chalutier russe Elektron au large de l'île Spitzbergen par la marine norvégienne pour contravention aux règles de pêche. L’interdiction d’importer du poisson norvégien, mise en place au début de cette année est une conséquence de ce conflit. Un nouveau scandale a été découvert en Octobre quand les compagnies pétrolières norvégiennes Statoil et Hydro, qui avaient pratiquement commencé à exploiter le gisement de gaz naturel de Stockman (le plus grand de la mer de Barents), ont appris que la Russie allaient l’exploiter de manière indépendante.

Recommandations :

  1. Augmenter les livraisons à bas prix d’électricité, de magnésium, d’aluminium et de poissons à l’Europe afin de saper la position dominante de la Norvège.
  2. Fournir une escorte militaire aux chalutiers russes.
  3. Demander à la Fédération Internationale de Ski de retirer le slalom de la liste des épreuves officielles.
  4. Réclamer l’île Spitzbergen sous prétexte que les russes Pomors ont vécu là pendant des siècles et revendiquer l’origine viking de l’état russe.
  5. Interdire aux prix Nobel de la paix d’entrer sur le territoire russe.

POLOGNE :

73 001 polonais vivent en Russie. L’an dernier le (félon et incompétent) Federal Migration Service a enregistré 1432 polonais comme travailleurs temporaires et 1584 depuis le début de l’année. Il y’a des ouvriers en bâtiment, des ouvriers et des marchants. Depuis que la Pologne est membre de l’UE, peu de polonais résident illégalement en Russie. Les transferts d’argent entre les deux pays sont une fois de plus insignifiants. Les exportations vers la Pologne (fuel, électricité et aluminium) représentaient 8,623 milliards de dollars en 2005 et les importations (voitures, électronique, produits à base de bois et de papiers) 2,745 milliards.

Le conflit russo-polonais est éternel et insurmontable. Si les slaves orientaux et occidentaux peuvent commercer avec succès, ils sont néanmoins condamnés à se mépriser mutuellement, dans le meilleur des cas. Le pire cas est arrivé l’été dernier quand des enfants du personnel de l’ambassade russe ont été frappés et qu’une réponse similaire a été faite à l’encontre de diplomates polonais et d’un journaliste à Moscou. Moscou a finalement reconnu la nature insurmontable du conflit l’an dernier quand le 4 novembre, le jour de l’unité du peuple, a été déclaré jour férié en l’honneur de la victoire sur les occupants polonais. Un autre jour férié anti-polonais a été célébré cette année quand la journée traditionnelle des Paratroopers a été jumelée avec la célébration religieuse en l’honneur de St Ilya et l’anniversaire du soulèvement contre le Faux Dimitri 1er et les interventionnistes polonais. Tant de célébrations ne peuvent qu’empirer les relations russo-polonaises, surtout si la Pologne attaque de nouveau les citoyens russes en soutenant que le Gazoduc Nord Européen bloque le Gazoduc de l’amitié.

Recommandations :

  1. Etablir un jour férié au printemps pour célébrer l’expulsion des envahisseurs polonais.
  2. Enlever toutes les polonaises des écoles de musiques.
  3. Modifier la terminologie technique des billards qui sont identiques en russe et en polonais.
  4. Financer une recherche sur les effets négatifs induits par la présence de jumeaux dans les hautes positions gouvernementales.
  5. Proposer que le gouvernement polonais achète le monument à Felix Dzerzhinksy ou accepte un monument à Ivan Susanin fait par un certain sculpteur moscovite en guise de cadeau.

TADJIKISTAN :

D’après le dernier recensement, 120 136 tadjiks vivent en Russie. Officiellement, ces chiffres n’augmentent pas spécialement vite. Depuis le début de l’année, 6380 tadjiks ont acquis la nationalité russe. L’an dernier 52 602 travailleurs tadjiks étaient enregistrés, et 62 204 depuis le début de l’année. Ils travaillent dans le secteur de la construction et dans le nettoyage des maisons. Le ministère du Travail tadjik estime que 496 400 citoyens tadjiks sont allés en Russie l’an dernier. Les transferts d’argent depuis le Tadjikistan se sont élevés à 4,7 millions de dollars au cours du deuxième quart de l’année. Les transferts dans l’autre sens se sont élevés à 187,4 millions. Les exportations russes (fuel, voitures, produits chimiques et pétroliers, métaux) représentaient 240 millions de dollars tandis que les importations (produits agricoles, coton et aluminium) représentaient 94,9 millions.

Il y’a plusieurs années, le Tadjikistan a essayé sans succès de rentrer dans les bonnes grâces américaines. Désormais il conserve une attitude amicale loyale envers Moscou.

Recommandations :

  1. Former des concierges et ouvriers en bâtiment russes.
  2. Expliquer aux propriétaires russes l’utilisation des bulldozers.
  3. Renommer Pic Somoni (anciennement Pic du Communisme, et avant ça Pic Staline) Pic Poutine sur les cartes russes, et Pic de l’Indépendance (anciennement Pic Lénine) Pic de la Démocratie Souveraine.

TURKMENISTAN :

Officiellement, 33 053 Turkmènes vivent en Russie. Cette communauté ne s’accroît pas puisque le gouvernement turkmène n’autorise pas ses citoyens à se rendre à l’étranger pour travailler. Depuis le début de l’année, 2960 turkmènes ont acquis la citoyenneté russe et 331 travaillent temporairement en Russie (1499 en 2005). Les transferts d’argent depuis le Turkménistan se sont élevés à 1,2 millions de $ au cours du deuxième trimestre 2006. Les transferts en sens inverse se sont montés à 3,6 millions. Les exportations russes (voitures, équipement technique, métaux et produits chimiques) représentaient 224 millions de $ en 2005 et les importations (produits minéraux et textile) représentaient 77,1 millions.

Cette année, les achats russes vont sûrement augmenter en raison de l’inclusion du gaz naturel turkmène dans le plan d’exportation de Gazprom. Ce sont les immenses réserves turkmènes d’hydrocarbures qui incitent Moscou a être prudent dans ses relations avec Ashghabat et son président Niyazov (autrement appelé Turkmenbashi) qui a apparemment tout fait pour s’attirer les foudres de Moscou : du mauvais traitement de la population russe au Turkménistan jusqu’au retrait de la Communauté des Etats Indépendants. Apparemment, la Russie ne compte pas prendre de mesures contre le Turkmenbashi pour le moment. Mais ça pourrait changer.

Recommandations :

  1. Imprimer et distribuer un grand nombre de copies, sur le modèle du livre Rukhnama de Niyazov, d’une traduction d’ « A la première personne : conversations avec Vladimir Poutine ».
  2. Infiltrer le Turkménistan avec des agents qui distribueront à la population locale des dents en or et des karaokés, tous deux interdits dans le pays.
  3. Envoyer les meilleurs représentants des théâtres Bolshoi et Mariinsky organiser un opéra-ballet en exil.

UKRAINE :

Les Ukrainiens forment le troisième groupe le plus important de Russie, après les russes et les tatars. En 2002, 2 942 961 ukrainiens vivaient en Russie. La plupart d’entre eux acquièrent la nationalité russe. D’après le (obtus, infect) Federal Migration Service, 141 777 ukrainiens étaient enregistrés comme travailleurs temporaires en 2005 et 125 324 depuis le début de l’année. Presque la moitié d’entre eux travaillent dans le secteur de la construction. Le ministère du travail ukrainien estime que 2 millions d’ukrainiens travaillent en Russie et les experts indépendants pensent qu’il s’agit plutôt de 5 à 7 millions de personnes. La population de l’Ukraine s’élève à 48,46 millions d’habitants dont 8,33 millions de russes. Les transferts d’argent depuis l’Ukraine se sont montés à 20,9 millions de $ au cours du deuxième trimestre 1006 et les transferts depuis la Russie à 209,6 millions. Les exportations russes (pétrole, gaz naturel, machinerie lourde et produits chimiques) valaient 12,403 milliards de $ en 2005 et les importations (équipement lourd, métaux et produits alimentaires) 7,777 milliards de $.

Les deux plus grands états slaves ont commencé à se disputer presque au moment ou ils ont déclaré leur indépendance. Ils se sont disputés sur tout, depuis la langue jusqu’aux spécifications techniques des tuyaux de gros diamètre. A chaque fois, l’histoire atteint des sommets délirants. En 2003, les hommes politiques parlaient sérieusement de la possibilité d’un conflit armé autour des îles Tuzla dans le détroit de Kertch. Après la révolution Orange au cours de laquelle Victor Iouchtchenko a battu le favori de Moscou, l’affrontement entre les deux pays est devenu systématique. L’Ukraine s’est tournée vers l’Europe et l’OTAN et a suggéré de dissoudre la CEI. La Russie a réactivé la procédure judiciaire contre Iulia Timoshenko, a augmenté le prix du gaz naturel et a coupé les provisions à l’Ukraine. Cette crise s’est calmée quand un intermédiaire de l’ombre est apparu sur le marché, et quand Ianoukovitch a remplacé Timoshenko. Les conséquences de cette crise ne sont toujours pas terminées donc un nouveau conflit russo-ukrainien reste possible. De toute façon, il y a toujours une bonne raison.

Recommandations :

  1. Interdire la vente de graisse de porc salé à la Russie.
  2. Imposer un monopole national sur le bouleau, un symbole de la Russie et interdire les importations des produits à base d’écorce, de feuilles, et de sève de cet arbre.
  3. Interdire la production, la distribution et le transport du bortsch. Confisquer les livres de cuisine qui en contiennent la recette.
  4. Interdire les apparitions télévisées de Verka Serdyuchka à la télé.

LES ETATS-UNIS :

1275 personnes vivant en Russie en 2002 se déclaraient américaines. L’an dernier, le Federal Migration Service (peste et pustules sur ses ignobles représentants au Tadjikistan pour les 3 prochaines décennies) a enregistré 2859 travailleurs temporaires américains et 2450 depuis le début de l’année. Tous ne sont pas avocats ou hommes d’affaires : 571 travaillaient dans des projets industriels. Le nombre d’illégaux est inconnu. Les transferts depuis les Etats-Unis, au cours du deuxième trimestre de cette année se sont élevés à 49,2 millions de $ et à 8,8 millions dans l’autre sens. Les exportations russes (matières premières, équipement de production pétrolière) en 2005 représentaient 6,318 milliards de $ et les importations (voitures, produits chimiques et nourriture) 4,562 milliards.

La nature des relations entre les deux pays est naturellement déterminée par celle des terres qui les bordent : été très court, hiver sans fin et une grande mer froide. L’amour des russes pour les produits et les dollars américains est égal à leur antipathie pour les américains eux-mêmes. Par conséquent, tout guerre idéologique sera approuvée tant que ça ne perturbe pas le marché de consommation. Ca laisse de nombreuses possibilités, depuis les tarifs douaniers et l’accession de la Russie à l’OMC jusqu'à la liberté d’expression et le droit à l’autodétermination.

Recommandations :

  1. Interdire la vente de cuisses de poulet, appelées « cuisses de Bush » en Russie depuis la présidence de Bush père.
  2. Découvrir que les bulles présentes dans les sodas américains ne sont pas conformes aux lois de la nature.
  3. Ordonner au Service Fédéral de Contrôle des Narcotiques de se pencher sur le contenu du Coca. Si aucune poursuite ne peut être engagée pour distribution de substances narcotiques, transférer le dossier au Service Fédéral chargé de la supervision des produits de consommations pour étude sur la possibilité de tromperie sur la marchandise.
  4. Diffuser quotidiennement le sketch du comique Mikhaïl Zadornov sur la capacité intellectuelle des américains.
  5. Déclarer que tous les habitants de l’Alaska sont éligibles pour acquérir la nationalité russe et que l’état à droit à l’autodétermination.

UZBEKISTAN :

Le recensement de 2002 montre que 122 916 ouzbeks vivent de manière permanente en Russie. Cette communauté s’est fortement accrue depuis. Comme d’habitude, cette augmentation n’est pas vraiment due aux nouveaux citoyens (34 680 depuis le début de 2006) ou aux travailleurs temporaires enregistrés (64 177 depuis le début de l’année) mais au nombre d’immigrés illégaux. Les experts estiment qu’il y a environ 400 000 résidents illégaux sur une population totale de 26,8 million (dont 1 million de russes). Les transferts financiers depuis l’Ouzbékistan se sont montés à 22,3 millions de $ au cours du 2e trimestre 2006 et les transferts à destination de Ouzbékistan à 210,1 millions de dollars. Les exportations russes (équipement technique, métaux ferreux et médicaments) représentaient 861 millions de $ en 2005 et les importations (voitures, équipement, coton, fruits et légumes) représentaient 904 millions de $.

Il y’a plusieurs années, le président ouzbek Islam Karimov a essayé de se détourner de Moscou pour se rapprocher des Etats-Unis. Il a quitté l’Organisation du Traité de Sécurité Collective pour joindre le GUAM (qui est devenu GUUAM). Après le massacre d’Andijan en 2005, la route vers l’ouest étant bloquée, Tachkent est donc retourné dans les bras de Moscou. L'étreinte de ceux-ci peuvent se faire plus ferme si besoin est.

Recommandations :

  1. Arrêter d’importer les voitures Daewoo, Nexia et autres véhicules fabriqués en Ouzbékistan. Dire qu’elles ne sont pas conformes aux goûts du consommateur russe.
  2. Déclarer que le plov est immangeable.
  3. Déclarer que les fruits secs sans étiquetage spécifique seront interdits à la vente.
  4. Préparer une campagne de pub pour encourager la consommation de concombres et courges russes à la place des melons ouzbek.

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Commentaires
A
Qu'est-ce que ce que ce blog?!!
V
Hé bé on peut dire que c'est complet, à part la France qui n'est pas représentée, il ne doit pas y avoir assez de migrants! je pense que les étudiants ou autres personnes intéressées par la géopolitique ont de la matière!<br /> merci de cette traduction fidèle à quelques détails près...;o)
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