Faridun en visite

Faridun, qui devait originellement passer à 14h, mais que je n’attendais pas avant 16h (car il a toujours du retard), me fait la surprise de débarquer plus tôt, vers midi !! Incrédule devant tant d’avance, je lui sers une tasse de thé et je commence à papoter. Il m’apporte de nouvelles ampoules (c’est fou la vitesse à laquelle elles grillent ici !) ainsi qu’une poêle flambant neuve. Ouf, je vais enfin pouvoir refaire des vraies crêpes et non pas des puzzles de crêpes, des micro-crêpes, des crêpes brouillées ou tout ce que j’ai douloureusement expérimenté ces dernières semaines (oui, Faridun a mis du temps à me l’apporter cette poêle !). Et puis je vais pouvoir arrêter de culpabiliser à chaque fois que je me sers de ma poêle en imaginant que je vais choper un cancer a cause de toutes les rayures et autres bouts manquants de revêtement anti-adhésif.

Enfin, ça ne va pas devenir une partie de plaisir pour autant puisque j’ai quand même réussi à faire un truc de travers (sinon ça ne serait pas marrant voyons). La nouvelle poêle, voyez vous, est beaucoup plus high-tech que la précédente, faite d’un seul tenant. La nouvelle poêle est livrée en deux morceaux dans un emballage plastique (pas bon pour l’environnement, je sais). La nouvelle poêle doit donc être assemblée avant d’être définitivement fixée au moyen d’une vis et d’un écrou. Sauf que, nounouille comme je suis, j’ai pas trop réfléchi à la chose et je me suis lancée bêtement à l’aventure. J’ai donc réussi à coincer l’écrou au mauvais endroit ce qui fait que la vis ne tient plus rien du tout et le manche est simplement emboîté dans la poêle sans être fixé. Bien sur, j’ai réussi à coincer l’écrou de manière à ce que lui, par contre, ne puisse plus bouger. J’ai eu beau me servir de mes ongles, d’une paire de ciseaux, d’un tournevis, rien n’y a fait. Me voila donc condamnée à faire des crêpes sans trop faire de mouvements de poignets si je ne veux pas me retrouver avec un manche dans une main et la poêle (avec la crêpe) sur le pied.

Faridun m’apporte aussi l’invitation officielle à son mariage. Il me la traduit, bien que ce genre de chose n’est pas trop difficilement compréhensible : samedi prochain à 15h au Rohat. Je lui demande avec inquiétude si, par hasard, il y aura quelqu’un qui connaît plus de trois mots d’anglais. Il me dit qu’il a des amis qui parlent anglais. Cool, j’avais peur de redevenir totalement autiste pendant toute une après-midi… Je lui demande ensuite où ça en est avec sa voisine (Salamat). Il m’a l’air d’avoir récupéré de la verve à ce sujet par rapport à la dernière fois où il avait l’air tellement abattu. Il a d’ailleurs trouvé une solution ultra simple à son problème : il compte épouser les deux. Mounira la semaine prochaine et l’autre dans un an ou deux… Comme il dit : une pour ses parents et une pour lui. Pas sympa pour celle qui devra se coltiner les parents, mais bon…

Vers 18h, je me rends au théâtre qui est toujours fermé, près du Rohat pour le concert de rock auquel participe Daler. Sauf que quand j’arrive, je vois une jolie feuille A4 placardée sur la porte qui ressemble étrangement à la feuille placardée à l’extérieur de l’Aga Khan HP hier. Je m’approche et je vois les mots « problèmes techniques, la date du jour, demain, 18h » et j’en déduis qu’il ne me reste plus qu’à rebrousser chemin sous la fine pluie qui a recommencé à tomber et de maudire Daler et les problèmes techniques du Tadjikistan pendant les 20 minutes du trajet.