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Tadjikistan : la future superpuissance mondiale
Tadjikistan : la future superpuissance mondiale
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2 décembre 2006

un samedi comme un autre

C’est le week-end mais je mets mon réveil à 7h comme un jour de semaine normal. Pourquoi ce soudain accès de masochisme ? Tout simplement parce que j’ai cours de russe à 9h au musée de la place d’Aini. Il fait froid dehors et je ne suis pas motivée alors au lieu de marcher, je prends le tram jusqu’à Aini. Je suis 5 minutes en avance. Je m’approche du musée et repère un vieux papy qui semble faire portier. Je fais mine de rentrer pour voir si Lilia est déjà à l’intérieur (on sait jamais), mais le papi m’interpelle et me dit plein de trucs dont je ne retiens qu’une chose : « zakrito » = fermé. Comment ça, c’est fermé un week-end ? Je m’enhardis à poursuivre la conversation en lui demandant pourquoi. Il part une nouvelle fois dans une litanie d’explication sans prendre la peine de ralentir son débit ou de bien articuler (ils font exprès ?) et je ne comprends qu’une chose : il n’y a pas d’électricité, donc ni lumière ni chauffage. Ah… Bon, me reste plus qu’à attendre Lilia pour connaître la suite des évènements. Sauf que Lilia arrive avec 10 minutes de retard, et pendant ce temps je me gèle à faire le planton. Je lui explique rapidement la situation, en anglais (sinon ça va prendre deux heures) et on décide de transformer la séance pratique au musée en séance pratique au marché.

C’est parti pour le Zelioni bazar, a moitié enneigé, aux trois quart submergé par la boue, et par une température glaciale. Lilia me nomme les choses en russe sauf que je n’ai pas de cahier pour les noter alors je ne retiens quasiment rien. Je la laisse acheter une culotte et une dizaine de mètre de film plastique (pour isoler ses fenêtres) et trois épis de maïs grillé. Chouette, je croyais que je n’en mangerais plus car je n’en avais pas vu depuis cet été… En plus ils sont tout chauds. On prend la marshrutka numéro 25 jusqu’au Dom Kino, puis un bus jusqu’à Merve. La on s’arrête dans un petit café pour boire du thé bien chaud et une pizza. Je croise d’ailleurs Florian qui a l’air d’avoir chopé une sacrée crève. Après la pizza, Lilia m’invite chez elle, au 7e étage d’un immeuble sans ascenseur. Son appartement est aussi petit que le mien et elle a l’air encore plus bordélique que moi. Je ne m’éternise pas trop car il est déjà 13h et je dois être à 14h à Bactria, qui se trouve de l’autre côté de la ville. J’ai le temps de repasser par chez moi pour boire un autre thé bien chaud avant de repartir vaillamment à pieds.

Il y a déjà pas mal de monde dans la salle d’exposition de Bactria, même si celle si n’est pas chauffée et pas éclairée, coupure de courant oblige. Je salue Chuck, un américain qui est co-exposant aujourd’hui, fais le tour vite fait des peintures exposées, bois un verre de vin généreusement offert par Bactria, salue Troy et l’adorable petite Issara et m’éclipse pour aller papoter avec Daler, à l’étage au dessus. En redescendant dans la salle d’exposition, je constate avec joie que Kambiz est là. Pourquoi avec joie ? Parce que Kambiz est médecin… Je lui montre mon doigt sans tarder et il se met en devoir de percer toutes les poches de pus avec une aiguille chauffée au briquet. Puis il me prescrit des antibiotiques à prendre toutes les 6h pendant 5 jours. Oui, ça veut dire qu’il va falloir que je me réveille en plein milieu de la nuit pour les prendre…

En rentrant avec Roshni, on décide de faire un petit crochet par l’Opéra pour voir la programmation pour décembre. Sauf que, bizarrement, les abords de l’Opéra sont occupés par un certain nombre de militaires russes. L’un d’entre eux insiste pour fouiller mon sac à dos alors que je veux seulement m’approcher du panneau des programmations et que je n’ai pas l’intention de rentrer dans le bâtiment. Bof, il n’y a pas grand-chose d’intéressant prévu avant mon départ. Nous continuons donc notre chemin jusqu’à la pharmacie la plus proche. Ça se complique un peu car Kambiz m’a fait une ordonnance en anglais et la plupart des médicaments sont en russe. Le pharmacien me sort une boite de médicaments au nom a peu près similaire et je prie pour qu’il s’agisse du même médicament… Nous continuons encore notre chemin et atterrissons chez moi devant une nouvelle tasse de thé bien chaude. Nous papotons jusqu’aux environs de 19h et Roshni promet de m’appeler demain pour voir si je suis toujours vivante ou si ce n’était pas le bon médicament que j’ai acheté.

Dans la soirée, Daler passe me voir et me signale au passage que mon téléphone ne marche pas. Ah ? Ah oui, en effet. Comme toujours, il faut que ça tombe un week-end. Et comme toujours ça devra attendre lundi que j’appelle Faridun depuis le boulot. On discute de pas mal de chose et surtout d’un projet que lui et son groupe de musique ont : venir en France pour la fête de la musique. Sauf que, bien sur, il faut de l’argent pour les billets d’avion et les visas et qu’avec leurs salaires, ils seront peut-être capables de venir pour la fête de la musique en 2076 et tout cela en se privant de manger un jour sur deux. J’ai vraiment envie de les aider et nous commençons donc à réfléchir à une manière de recueillir des fonds. D’ailleurs, si quelqu’un a une (ou plusieurs) idée sur comment recueillir environ 5000 dollars dans un pays comme le Tadjikistan (ou même en France), je suis toute ouïe !!

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Commentaires
A
Ouahhhh 2 décembre...et toujours à l'autre bout du monde !!! quel courage!!! <br /> A bientot<br /> Bisous<br /> Amélie (GPS)
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