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Tadjikistan : la future superpuissance mondiale
Tadjikistan : la future superpuissance mondiale
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17 octobre 2006

Au DPIM

C'est le grand jour : j'ai mon premier rendez-vous avec un « official » d'un quelconque ministère. Prions pour que ça se passe bien. Déjà, ça part pas super : il pleuviote ce matin et il fait frais. Je prends donc mon parapluie au cas où. Et puis tant qu'à faire je « m'améliore » : un peu de maquillage et une paire de boucle d'oreille, ça devrait me donner deux ou trois ans de plus. A peine arrivée au bureau, on repart chercher Mehrinisso puis on va au MoI (Ministry of Interior). Mais c'est que c'est tout un bazar pour rentrer dans l'enceinte de ce bâtiment ! Il faut d'abord aller à un guichet qui se trouve à une cinquantaine de mètres de la grille d'entrée. Expliquer à la femme ce qu'on vient faire et qui on doit voir (ça, c'est Mehrinisso qui s'en charge), laisser nos passeports en otage, se faire remettre un vieux papier avec quelques trucs gribouillés dessus qu'on doit retourner présenter aux gardes armés de kalachnikovs qui encadrent la grille d'entrée. Il faut aussi que j'ouvre mon sac à dos pour qu'ils inspectent ce qu'il y'a dedans : une pomme, des écouteurs, un parapluie, un cahier, une chemise, un appareil photo, une écharpe, un paquet de mouchoirs et peut-être deux ou trois autres trucs, mais heureusement, il ne regarde pas en détail. Certaines personnes ont droit, en prime, d'être passées au détecteur de métaux (pas moi).

Direction : 4e étage. Bien sur, il ne me vient même pas à l'idée de chercher l'ascenseur. Le bâtiment est vieux et humide, les couloirs sont sombres et recouverts d'une vieille moquette. On trouve le bureau 124 (celui de Sharifa Usmanova) sans trop de peine, mais coup de théâtre : elle n'est pas là. Il y'a son chef par contre, Kurbonali Makhmadov, qui dirige le DPIM. Le bureau est spartiate : deux tables, trois chaises, deux téléphones (sur le même bureau) et une armoire avec quelques papiers dedans. En tout, la pièce doit être environ deux fois plus petite que mon salon (qui n'est déjà pas très grand...).

L'entretien dure environ 1h30. Mehrinisso parle avec lui (je lui ai passé la liste des questions que je voulais poser, et elle les pose en russe) avant de me traduire. Ainsi que je le pensais, pas grand-chose n'a bougé depuis que Juliette est partie. Il y'a beaucoup de blabla, mais pas d'action. Le brave homme me semble être plein de bonne volonté, mais pas grand-chose dépend de lui : il n'a pas de moyens, et tout doit être décidé par le gouvernement, et le gouvernement n'est pas très rapide. Surtout que les élections présidentielles approchent, alors autant dire que tout est concentré là-dessus, et c'est même pas la peine de demander quoique ce soit... Apparemment, le 1er étage est en train d'être rénové (ah ? j'avais pas remarqué) et une fois les travaux terminés, peut-être qu'on pourrait essayer de faire quelque chose. Beaucoup de si, et il vaudrait mieux que je revienne dans 3 ou 4 mois (mais je serai plus là).

En sortant du MoI, un problème de taille se pose à nous : ni Mehrinisso ni moi n'avons de téléphone pour appeler Mahmasaid et lui dire qu'on a terminé. On trouve donc un téléphone public. Oubliez les cabines téléphoniques France Télécom qui fonctionnent avec des cartes téléphoniques. Oubliez même celles qui fonctionnent à pièces. Oubliez les téléphones à touches. Oubliez toute notion de conversation privée à l'abri des oreilles indiscrètes. Les téléphones publics sont situés n'importe ou : contre un mur ou sur un poteau au bord de la route. Ils ont un vieux cadran qui tourne. Ils sont bleus. Et on ne met pas de pièces. On téléphone, puis on paye un gamin (le plus souvent) qui passe sa journée à côté de « son » téléphone. Nous on paye 20 dirams (sachant que 1 somoni = 23 centimes d'euros environ, et que 1 somoni = 100 dirams). Mahmasaid est, par chance, dans le coin, donc on n'attend pas trop longtemps. On redépose Mehrinisso au centre, et c'est reparti pour le bureau.

Mais je ne me sens pas très bien, et plus le temps passe, plus ça empire. Quand j'en arrive au stade des frissons et que je me rends compte que ça fait 5 minutes que je relis la même chose sans même m'en rendre compte, je décide qu'il est temps de rentrer. Je téléphone à Mahmoud pour lui dire que je ne me sens pas bien et je rentre. Comme toujours dans ces cas là, le trajet du retour me semble horriblement long, mais je survis (quoique j'avoue qu'à la fin, je me répétais sans cesse dans la tête : plus que 5 minutes, et je suis arrivée... plus que 5 minutes et je suis arrivée... plus que 4 minutes...). Remède radical en rentrant : un bon thé bien chaud, une assiette de riz nature sans beurre, le rat crevé, et je me pelotonne sur le canapé... Ca va déjà mieux !

Sinon, autres nouvelles importantes de la journée :
- aujourd'hui, les Etats-Unis devraient franchir (ou franchissent) le seuil des 300 millions d'habitants (je vous passe les détails sur les chances qu'il y'a que ce soit un immigré, clandestin ou pas)
- la rencontre historique entre Ian Paisley (chef des protestants nord irlandais) et Gerry Adams (leader des catholiques nord irlandais) prévue pour aujourd'hui, est reportée sine die (ça veut dire indéfiniment). Il faut noter tout de même, qu'en 30 ans d'affrontement et de combats, les deux hommes ne se sont jamais parlés directement
- Cyril courbe un peu plus le dos aujourd'hui et rajoute une bougie sur le cookie qui lui sert (sûrement) de gâteau d'anniversaire (à moins que quelqu'un se soit décidé à faire un vrai gâteau cette année ? Et si c'est le cas, j'en veux bien une part...). Ma contribution personnelle
à cet évènement annuel se trouve ici.

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